Plusieurs conditions sont requises pour bénéficier d’une chirurgie bariatrique:
- IMC ≥ 40 et IMC ≥ 35 (Indice de Masse Corporelle en anglais Body Mass Index, BMI) avec au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie (HTA, syndrome d’apnées du sommeil (SAS), diabète de type 2, maladies ostéoarticulaires invalidantes, maladies du foie comme la stéatohépatite non alcoolique, etc.).
- Echec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 12 mois (absence de perte de poids suffisante ou absence de maintien de la perte de poids).
- Patient bien informé au préalable (brochure d’information pour les patients).
- Évaluation et prise en charge préopératoires pluridisciplinaires pendant plusieurs mois.
- Nécessité comprise et acceptée par le patient d’un suivi chirurgical et médical à long terme.
- Risque opératoire acceptable.
Il existe des contre-indications à une chirurgie, dont certaines peuvent être temporaires:
- Troubles cognitifs ou mentaux sévères.
- Troubles sévères et non stabilisés du comportement alimentaire (binge).
- Dépendance à l’alcool et aux substances psychoactives licites et illicites.
- Maladies mettant en jeu le pronostic vital à court et moyen terme.
- Contre-indications à l’anesthésie générale.
- Absence de prise en charge médicale préalable identifiée et incapacité prévisible du patient à participer à un suivi médical à long terme.
Elles sont rares et la majorité d’entre-elles surviennent lors de l’hospitalisation, elles sont essentiellement:
La fistule ou fuite anastomotique.
L’hémorragie.
Les thromboses des membres inférieurs et l’embolie pulmonaire etc.
Elles doivent être reconnues et prises en charge le plus rapidement que possible. une surveillance par une équipe médico-soignante expérimentée est donc nécessaire.
Les complications à distance, qui nécessitent un oeil vigilant du médecin traitant, sont:
La sub-occlusion ou occlusion liée à la présence d’une hernie interne.
Impaction alimentaire.
La dysphagie sévère liée soit à une sténose soit à une ulcération au niveau de l’outlet du petit estomac.
Thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire à distance.
Le suivi et la prise en charge du patient après l’intervention doivent être assurés idéalement «à vie», l’obésité étant une maladie chronique et en raison du risque de complications tardives (chirurgicales ou nutritionnelles dont certaines peuvent conduire à des atteintes neurologiques graves).
Fréquence des consultations: au moins 4 fois la première année, 1 ou 2 fois par an après.
Le suivi médico-chirurgical doit mettre l’accent sur:
La prévention et la recherche d’une anémie, de carences vitaminiques ou nutritionnelles (protéines);
La recherche de signes cliniques (notamment signes neurologiques) et biologiques de dénutrition ou
de carence vitaminique;
La supplémentation systématique après chirurgie malabsorptive (multivitamines, calcium, vitamine d, fer et vitamine b12).
La recherche de complications ou de dysfonctionnement du montage chirurgical.
Les traitements doivent être adaptés:
Traitements des comorbidités (cardio-vasculaires, métaboliques, respiratoires...);
Traitements en cours pouvant faire l’objet d’une malabsorption après chirurgie, comme par exemple: anti-vitamines K, hormones thyroïdiennes, antiépileptiques, contraceptifs, etc...
Le suivi éducatif établi en préopératoire au plan diététique et de l’activité physique est poursuivi.
Le suivi au plan psychologique et psychiatrique est recommandé pour les patients qui présentaient des tca (troubles du comportement alimentaire) ou des pathologies psychiatriques en préopératoire; il est proposé au cas par cas pour les autres patients.
Le recours à la chirurgie réparatrice des excédents cutanés post chirurgie de l’obésité est possible après stabilisation de la perte de poids, en général 12 à 18 mois après la chirurgie bariatrique et bien entendu en l’absence de dénutrition.
Les grossesses doivent être préparées et surtout évitées pendant les deux premières années post chirurgie de l’obésité.
La plaie et le pansement
- La plaie est suturée avec des fils ou des agrafes qui seront enlevés endéans les 15 jours qui suivent l’intervention.
- La plaie est protégée par un pansement imperméable qui ne doit pas être changé systématiquement. Si celui-ci se décolle, remplacez-le en veillant à vous laver soigneusement les mains avant.
- La plaie peut rester à l’air à partir du 5ème jour suivant l’intervention.
- Vous pouvez prendre une douche mais pas de bain tant que vous portez les fils.
- N’exposez pas votre cicatrice au soleil pendant plus ou moins 6 mois à 1 an ou protégez-la avec une crème écran total.
Le traitement
- Le traitement habituel sera repris à la sortie sauf spécification du médecin.
- Les médicaments doivent être écrasés pendant plus ou moins 1 mois. Prenez-les avec une cuillerée de compote ou de yaourt.
- Un traitement vitaminique est instauré, il doit être continué à vie.
- Pour prévenir des troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie), des injections de clexane® sont prescrites pour une durée déterminée de 10 jours sauf cas particuliers.
- Nous organiserons une prise en charge de vos injections par les soins à domicile.
- Le médecin vous prescrira une protection gastrique pendant 3 semaines.
L'alimentation
- La réussite de votre intervention dépend beaucoup de votre conduite alimentaire.
- Prenez vos repas dans un endroit calme et mangez lentement.
- Au début, vous ressentirez très vite une sensation de satiété, de «blocage», ne vous forcez pas à manger davantage.
- Répartissez votre alimentation au cours de la journée.
- La diététicienne vous donnera un programme à suivre, respectez-le strictement.
- Les vomissements doivent être absolument évités.
Les douleurs
Il est normal de ressentir encore des douleurs surtout lors des mobilisations, et ce, quelques jours après l’intervention:
- Prenez le traitement prescrit par le médecin
- Mobilisez-vous en évitant les mouvements brusques
- Maintenez votre ventre lorsque vous toussez ou éternuez
Les activités
- Pendant 1 mois, ne portez pas de charges lourdes (+ 5 kg), évitez les exercices qui engendrent des tensions abdominales.
- Votre perte de poids est importante le premier mois. Vous ressentirez certainement de la fatigue.
Le tabac
- Il est important d’arrêter le tabac complètement.
- Ménagez-vous des moments de repos mais n’hésitez pas à pratiquer un peu de marche qui est conseillée.