Le freezing de la marche ou lorsque les patients atteints de la maladie de Parkinson sont comme pétrifiés : une étude clinique menée au CHL teste une nouvelle technique de stimulation cérébrale profonde combinée pour lutter contre les blocages de la marche.
Des neuroscientifiques sont parvenus récemment à mettre au point une « stimulation cérébrale profonde combinée », qui doit permettre d'aider les patients atteints de la maladie de Parkinson qui souffrent de blocages de la marche, un phénomène jusqu'ici difficilement contrôlable. Une étude multicentrique, qui est aujourd'hui notamment conduite au CHL, examine ce nouveau procédé destiné à lutter contre ce qu'on appelle le « freezing de la marche ».
Le « freezing de la marche » survient généralement à un stade avancé de la maladie de Parkinson et touche près de 60 à 80 % de l'ensemble des patients. Ni les médicaments classiques ni la stimulation cérébrale ordinaire ne pouvaient jusqu'ici traiter correctement ce phénomène de pétrification, qui contribue à dégrader encore davantage la qualité de vie des personnes concernées en provoquant de dangereuses chutes. L'apparition d'une nouvelle thérapie contre ces blocages est donc une information importante pour les patients.
Une étude pilote réalisée en 2013 à l'Université de Tübingen auprès de 12 patients a permis de constater que la nouvelle « stimulation cérébrale combinée » améliorait le traitement du freezing de la marche d'environ 40 % par rapport à la meilleure thérapie jusqu'alors disponible. Après trois semaines, la qualité de vie des participants à l'étude s'est elle aussi quelque peu améliorée, grâce à une meilleure mobilité.
Une étude clinique, à laquelle le CHL participe, teste actuellement une nouvelle méthode pour lutter contre les blocages de la marche
Une nouvelle étude multicentrique à laquelle des centres de recherche réputés dans le domaine de la maladie de Parkinson, notamment à Tübingen, Munich, Hambourg, Leipzig, Ratisbonne et Luxembourg, collaborent étroitement doit maintenant se pencher, entre autres, sur les résultats de l'étude pilote.
Le professeur Rejko Krüger, neurologue au Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et chef de groupe de recherche au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) de l'Université du Luxembourg, nous explique ici d'autres points importants de cette nouvelle option thérapeutique : « Jusqu'à présent, nous avons pu démontrer sur un petit groupe de patients que celui-ci profitait de manière significative de la nouvelle option thérapeutique. Afin de pouvoir intégrer cette dernière dans les recommandations thérapeutiques générales, nous allons devoir, au cours de la prochaine étape, prouver que ce résultat prometteur peut être confirmé auprès d'un grand nombre de patients dans différents lieux en Allemagne et au Luxembourg. »
L'étude actuelle est ainsi réalisée auprès de 54 patients atteints de la maladie de Parkinson qui souffrent de blocages de la marche. La conception de l'étude, divisée en deux groupes parallèles, prévoit qu'une moitié des participants à l'étude reçoive le traitement de la stimulation cérébrale combinée, tandis que l'autre moitié bénéficierait de la meilleure forme possible de thérapie classique. Cette méthode devrait ainsi prouver scientifiquement la supériorité escomptée de la nouvelle forme de thérapie.
Étude utile pour le traitement futur des patients atteints de la maladie de Parkinson qui souffrent de blocages de la marche
« Les résultats de cette étude sont pour nous d'une importance considérable. Ils nous indiquent la voie à suivre pour traiter à l'avenir, à l'aide de la stimulation cérébrale profonde, les patients atteints de la maladie de Parkinson qui souffrent de blocages de la marche, pour lesquels nous ne disposons pas encore à ce jour de forme de thérapie satisfaisante », explique le docteur Frank Hertel, neurochirurgien au CHL et responsable du Centre de stimulation cérébrale profonde du Luxembourg, à propos de l'étude en cours. Il ajoute : « Bien que la stimulation cérébrale profonde soit déjà depuis longtemps une forme thérapeutique efficace, nous voyons son potentiel d'amélioration pour nos patients. » C'est pourquoi les deux médecins font des recherches avec le concours du LCSB et de l'école technique supérieure de Trèves (Fachhochschule Trier) sur de nouveaux progrès, afin de pouvoir offrir à leurs patients la meilleure thérapie qui soit dans l'état le plus avancé de la recherche. Ces nouvelles approches en matière de recherche devront être développées au cours des prochaines années.
Importance pour le Luxembourg et ses patients
Selon M. Krüger, le Centre national d'excellence pour la recherche sur la maladie de Parkinson « NCER-PD » a entre-temps acquis une grande renommée à l'échelle internationale, ce qui permet aux chercheurs luxembourgeois d'être de plus en plus souvent intégrés à des études internationales de haut niveau.
« Il s'agit là d'un aspect fondamental de notre travail, car cela doit permettre aux patients du Luxembourg de profiter, si possible directement, des initiatives en matière de recherche. À titre d'exemple, sept patients luxembourgeois prennent part à l'étude clinique randomisée actuelle », déclare le professeur Rejko Krüger, qui souligne ainsi l'importance de ces travaux pour le Luxembourg : « C'est ainsi que nous pourrons faire bénéficier le plus vite possible nos autres patients des résultats de ces études grâce à de nouveaux concepts thérapeutiques »