Cher(e)s enseignants/tes, cher(e)s éducateurs/trices,
Par l’intermédiaire de ce dossier, nous souhaitons non seulement vous familiariser avec le sujet du diabète de type 1 en général et répondre à vos questions mais aussi et surtout vous permettre de mieux comprendre cette maladie et d’intégrer certains conseils pratiques quant à la gestion d’un enfant diabétique d’âge préscolaire au sein de votre classe.
Comme nous le savons tous, la rentrée scolaire est une étape importante dans la vie de chaque enfant mais qui est d’autant plus complexe si l’enfant souffre d’une maladie chronique, tel que le diabète de type 1. Sa participation pleine et entière à la vie de groupe est essentielle et contribue à un bon développement, tant au niveau psychologique que social. Cela dit, l’enfant diabétique doit bénéficier d’une scolarité tout à fait normale et participer aux mêmes activités que ses camarades de classe.
Afin que les enfants atteints d’un diabète de type 1 puissent bénéficier d’une prise en charge sûre et compétente pendant les heures d’école, il est important que les membres de l’équipe d’encadrement scolaire aient un minimum de connaissances concernant le diabète de type 1 et cela tant pour combattre certains préjugés que pour favoriser leur intégration et réussite scolaire.
Toutefois, ce dossier ayant été réalisé à titre informatif, n’hésitez pas à nous contacter pour toutes questions supplémentaires.
De plus, rien ne remplace les échanges réguliers entre les parents, les membres de l’équipe médicale, l’équipe médico-scolaire et vous en tant que personnel éducatif et/ou enseignant.
Grâce à votre soutien, vous contribuerez à l’épanouissement de l’enfant diabétique dans son milieu scolaire.
Merci de votre collaboration,
l’équipe du Diabetes and Endocrinology Care Clinique Pédiatrique (DECCP)
1. Le diabète; c'est quoi ?
Il existe deux principaux types de diabète :
- Le diabète de type I
- Le diabète de type II
Le diabète de type 1, encore appelé diabète «juvénile» ou «insulinodépendant», apparaît le plus souvent de manière inattendue chez l’enfant ou chez l’adulte de moins de 40 ans.
Il s’agit d’une maladie auto-immune dans laquelle le corps détruit de manière irréversible les cellules béta du pancréas, responsables de la production de l’insuline, entraînant ainsi une absence de cette hormone, indispensable à la vie. L’insuline est essentielle à l’utilisation du sucre (glucose) dans le sang, principale source d’énergie de l’organisme. En cas d’absence d’insuline, le taux de glucose augmente de façon considérable dans le sang.
Le diabète de type 1 est une maladie chronique non contagieuse que l’on peut soigner mais pas encore guérir. Dans ce sens, on peut dire que le diabète de type 1 ne fait jamais de break. Il est là jour et nuit, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par année.
Jusqu’à aujourd’hui, les causes exactes de l’apparition du diabète de type 1 demeurent encore inconnues. Son traitement repose sur des injections d’insuline quotidiennes.
Il n’est pas rare d’entendre certains parents nous dire « Il mangeait beaucoup de bonbons, nous aurions dû être plus vigilants». Néanmoins et contrairement à la croyance populaire, une alimentation trop riche en sucreries N’EST PAS à l’origine du diabète de type 1.
Le diabète de type 2, encore appelé diabète «insulino-résistant», apparaît principalement chez l’adulte de plus de 40 ans, même si l’on voit de plus en plus apparaître ce type de diabète chez l’enfant et l’adolescent. Ceci s’explique en partie par l’augmentation des problèmes de surpoids, voir d’obésité chez les enfants de plus en plus jeunes.
Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 n’est pas caractérisé par une absence totale de la production d’insuline mais par le fait que ces personnes ne parviennent pas à utiliser e cacement l’insuline qu’elles produisent.
Il peut être accéléré par des facteurs liés au style de vie (absence d’activité physique régulière, une alimentation non équilibrée, etc).
Son traitement repose essentiellement sur une modification du style de vie, basé sur une alimentation faible en graisse et en sucre, une augmentation de l’activité physique, des médicaments par voie orale et parfois des injections d’insuline.
2. Manifestations du diabète de type 1
Le diabète de type 1 ne se manifeste pas toujours de la même façon, avec la même intensité et les enfants ne présentent pas tous les mêmes symptômes.
Les 3 symptômes les plus fréquents sont :
- une fréquence urinaire excessive
- une soif intense
- une perte de poids inhabituelle, malgré une faim exagérée
Mais on peut également voir apparaître les symptômes suivants :
- des difficultés de concentration
- une vision embrouillée
- de l’irritabilité
- de la fatigue, une somnolence
- des nausées et des vomissements
- une odeur particulière de l’haleine (« pomme de reinette »)
3. Traitement
Le traitement doit être personnalisé, individualisé et adapté en fonction des besoins, du rythme quotidien et du développement de chaque enfant et cela tout au long de sa vie.
Le nom « insulinodépendant » indique que les enfants atteints d’un diabète de type 1 doivent quotidiennement s’injecter de l’insuline, et cela durant toute leur vie.
Actuellement, l’insuline ne peut pas se prendre sous formes de pilules, celles-ci étant détruites par le système digestif.
Le seul traitement efficace à ce jour consiste à s’administrer de l’insuline sous la peau (en sous-cutané), soit par stylos injecteurs, seringues à insuline ou pompe à insuline.
Le but du traitement d’insuline est de maintenir un taux de glycémie (taux de sucre dans le sang) entre 70 et 170 mg/dl.
La dose d’insuline doit être adaptée en fonction du taux de glycémie, de l’activité physique prévue et/ou réalisée et de l’alimentation.
4. La mesure de la glycémie capillaire
La glycémie capillaire est une méthode permettant de mesurer la glycémie, c’est-à-dire la teneur de sucre dans le sang. C’est un élément essentiel dans le traitement du diabète de type 1.
La mesure se fait grâce à un petit appareil qu’on appelle «lecteur de glycémie» et que l’enfant est supposé avoir toujours sur lui.
Idéalement la valeur de la glycémie chez l’enfant diabétique devrait se situer entre 70 et 170 mg/dl. Toutefois, ces valeurs varient de façon normale au cours de la journée.
Comment calculer une glycémie capillaire?
Il faut d’abord prélever une goutte de sang. Le prélèvement du sang se fait avec un auto-piqueur. La goutte de sang est ensuite approchée contre une bandelette du lecteur de glycémie.
En pratique, omment ça marche?
1. Préparer le matériel pour faire une glycémie capillaire.
2. Important : il faut veiller à ce que l’enfant se soit lavé les mains et qu’il les ait bien séchées. Sinon, on risque de faux résultats.
3. Ensuite, il faut piquer sur le côté du doigt et de préférence pas sur le bout du doigt.
4. Mettre la bandelette en contact avec la goutte de sang.
5. Lire la valeur de la glycémie et la noter dans le carnet d’autosurveillance de l’enfant. En cas de doute ou de question, n’hésitez pas à contacter les parents.
6. Enfin, il est important de ranger le matériel et de jeter les produits utilisés dans un conteneur destiné à cet effet. Demandez aux parents de vous fournir ce récipient.
Recommandations
La glycémie capillaire doit être prise :
- avant chaque repas (éventuellement la collation)
- en cas d’hypoglycémie (voir onglet Complications)
- avant une activité physique (voir onglet Complications)
Spécificités pour un enfant du fondamental
Les enfants de ce groupe d’âge ont en général une meilleure compréhension de leur diabète et des différentes mesures à prendre pour ce qui est du traitement.
Ils ressentent aussi de plus en plus le besoin d’acquérir de l’autonomie par rapport à la gestion de leur diabète.
Info pratique : Même si la responsabilité revient aux parents, rien ne vous empêche en tant que personnel enseignant et/ou éducatif de proposer votre aide en cas de besoin. En cas de doute, n’hésitez pas à en faire part aux parents.
Pour ce qui est de la mesure de la glycémie, les enfants sont, en général, en mesure de l’effectuer seul. Toutefois, la supervision par le personnel enseignant et/ou éducatif peut s’avérer nécessaire.
Info pratique : En tant que personnel enseignant et/ou éducatif, nous vous recommandons de superviser l’enfant lors des mesures de glycémie et ceci sous la responsabilité et l’autorisation formelle des parents ou autre personne responsable de l’enfant. En cas de doutes n’hésitez pas à contacter les parents de l’enfant.
5. L'insuline
Q'est-ce que c'est ?
L’insuline est une hormone produite par le pancréas et indispensable au bon fonctionnement de toutes les cellules du corps. Elle permet au corps de réguler la glycémie en permettant le passage du glucose dans les cellules et sa transformation en énergie.
Comment est-ce qu'on l'utilise ?
Le traitement insulinique individualisé d’un enfant atteint d’un diabète de type 1 consiste principalement en un schéma de plusieurs injections d’insuline par jour, ou à porter une pompe à insuline.
À quelle dose ?
La dose nécessaire d’insuline sera déterminée par le médecin traitant en coopération avec les parents et leur enfant.
Cette dose d’insuline peut varier d’un jour à l’autre, et elle doit être adaptée en fonction :
- du repas prévu
- du taux de glycémie mesuré avant le repas
- d’une éventuelle activité physique prévue et/ou réalisée.
L’insuline est injectée sous la peau dans ce que l’on appelle le « tissu sous-cutané profond » (pas dans le muscle), soit par plusieurs injections journalières soit par pompe à insuline.
Comment l'administrer ?
- avec stylo injecteur
- avec pompe
Spécificités pour les enfants en âge préscolaire
À cet âge, les enfants ne sont pas encore capables de décider de la dose d’insuline à administrer ni à se l’injecter seuls; la supervision d’un adulte est donc nécessaire et indispensable.
Info pratique : En tant que personnel enseignant et/ ou éducatif, vous n’avez pas à décider de la dose d’insuline à administrer. Cette tâche revient exclusivement aux parents et cela en étroite collaboration avec le médecin traitant. Toutefois, nous vous recommandons d’aider l’enfant pour l’administration de l’insuline et de vérifier qu’il s’injecte la bonne dose ; et cela sous la responsabilité et l’autorisation formelle des parents.
Info pratique : Même cette tâche revient principalement aux parents de l’enfant, rien ne vous empêche en tant que personnel enseignant et/ou éducatif de parler à l’enfant. En cas de difficultés ou de doutes n’hésitez pas à en faire part aux parents.
Qu'est-ce que c'est ?
Contrairement à une idée répandue, on ne parle pas de régime alimentaire chez l’enfant atteint d’un diabète de type 1.
L’alimentation de l’enfant diabétique devrait être une alimentation saine et équilibrée (voir pyramide alimentaire) ne différant pas de celle qui est recommandée pour les autres enfants. Il peut aussi manger des mets sucrés.
Il est important de ne pas confondre l’alimentation d’un enfant atteint d’un diabète de type 1 avec celle qui est conseillée pour une personne atteinte d’un diabète de type 2 à savoir une alimentation faible en graisses et en sucres.
Dans le fondamental, en cas d’événements festifs (anniversaire, fête scolaire, etc.) il est important de prévenir les parents afin que ceux-ci puissent prendre les dispositions nécessaires permettant à l’enfant diabétique de jouir comme ses copains, de ces moments clés, indispensables à son intégration et à son épanouissement au sein de la communauté scolaire.
Info pratique : L’enfant diabétique NE DOIT PAS manger différemment des autres enfants et il doit prendre ses repas et ses collations en même temps que les autres ; sans pour autant oublier l’administration de l’insuline.
Lien entre les aliments et la glycémie
L’effet des aliments sur la glycémie est surtout dépendant de leur teneur en glucides.
1. Les aliments qui contiennent du sucre (des glucides) :
- Les féculents (pain, riz, pâtes, pommes de terre)
- Les fruits (frais, séchés, cuits, en compote)
- Le lait, yaourt et fromage blanc
- Les extras (sucreries, bonbons, gâteaux, chocolat, croustilles, pudding, etc.)
- Les pâtisseries
Tous ces produits augmentent la glycémie, vu leur teneur en glucides (amidon, glucose, fructose, lactose, saccharose, etc.)
2. Les aliments protéinés :
- La viande, la volaille, le poisson, les oeufs
- Les fromages à pâte molle et dure (camembert, brie, gouda, parmesan, etc.)
Tous ces produits ont peu d'influence sur la glycémie, vu leur teneur faible (ou nulle) en glucides.
3. Les graisses alimentaires :
- le beurre, les margarines, les huiles et les aliments gras (fritures, gratins, pizza,etc.)
Ralentissent l'absorption des glucides et peuvent avoir un effet tardif sur la glycémie.
L’esprit d’équipe, la camaraderie et les activités physiques sont des éléments essentiels pour une vie épanouie. Le diabète ne doit rien changer à tout cela mais il nécessite quelques efforts supplémentaires.
Les capacités physiques d’un enfant/adolescent atteint d’un diabète de type 1 sont aussi bonnes que celles d’un enfant non diabétique, à condition que son diabète soit bien contrôlé.
Info pratique : On ne doit pas limiter l’enfant atteint d’un diabète type 1 dans ses activités physiques, que ce soit pour jouer avec ses amis ou pour faire une activité sportive, car cela contribue à son équilibre tant physique que psychologique.
Conseils pratiques pour les enfants en âge scolaire
L’activité physique fait baisser le taux de sucre dans le sang. C’est la raison pour laquelle il est conseillé à l’enfant de mesurer sa glycémie avant une activité et de discuter avec les parents du résultat si nécessaire. Il doit également lui donner la permission de manger quelque chose avant et/ou durant l’activité physique.
Il ne s’agit pas de «surcontrôler» l’enfant mais seulement de lui éviter les désagréments d’une hypoglycémie pendant une activité, quelle soit sportive ou ludique (voir onglet Complications).
Même si l’enfant est toujours supposé avoir quelque chose pour se resucrer, il est conseillé que vous en tant que personnel enseignant et/ou éducatif, ayez également à votre disposition une trousse de resucrage en cas d’urgence (par exemple, Dextro Energy® ou jus). Pour cela, demandez aux parents de vous fournir de quoi pouvoir resucrer l’enfant.
Pour toute activité physique prévue à l’avance, les parents sont supposés adapter la dose d’insuline nécessaire. Dans le cas où une activité physique serait ajoutée au programme normal de l’enfant ou serait annulée, il faut veiller à ce que vous préveniez les parents de l’enfant. Il est conseillé, que vous discutiez au préalable avec les parents a n de savoir qu’elle est la meilleure attitude à adopter face à de telles éventualités.
Si l’enfant/adolescent possède une pompe à insuline, il peut également sans problèmes participer à toute activité physique et/ou ludique. En fonction de l’activité prévue et de la glycémie, la pompe à insuline peut être débranchée ou stoppée avec l’accord des parents.
L’enfant/adolescent atteint d’un diabète de type 1 doit pouvoir participer à toutes les activités scolaires et parascolaires. En effet, celles-ci contribuent au développement d’un état d’esprit positif et d’une bonne estime de soi.
On entend par activités scolaires et/ou parascolaires :
- les excursions
- les classes vertes
- les promenades en forêt
- la musique/ la danse
- les fêtes d’anniversaire
- les classes de neige
- etc.
Info pratique : Toute activité scolaire et/ou parascolaire prévisible dans le temps, nécessite un minimum d’organisation en étroite collaboration avec les parents et cela afin de trouver la meilleure solution possible et adaptée aux besoins de l'enfant.
1. Hypoglycémie
Qu'est-ce que c'est ?
On parle d’une hypoglycémie lorsque le taux de sucre dans le sang baisse en dessous de 60 mg/dl.
Comment se manifeste-t-elle ?
L’hypoglycémie se manifeste par une série de symptômes qui varient d’un enfant à l’autre et qui peuvent changer au fil du temps chez un même enfant.
Les symptômes peuvent varier en intensité suivant la rapidité à laquelle la glycémie chute et suivant le taux de glycémie avant la chute.
Certains symptômes d’hypoglycémie peuvent être remarqués par le personnel enseignant et/ ou éducatif tandis que d’autres peuvent être res- sentis par l’enfant. Dans cette tranche d’âge, la plupart des enfants sont déjà capables de faire le lien entre symptômes ressentis et hypoglycémie.
Symptômes remarqués par le personnel enseignant et/ou éducatif ou ressentis par l’enfant :
- la peau et les mains moites, des signes de transpiration
- le teint pâle
- des tremblements, un manque de coordination
- un changement au niveau du comportement et de l’attitude (agressivité, euphorie,apathie, etc.)
- de l’irritabilité
- de la fatigue
- un manque de concentration
- etc.
Symptômes pouvant être ressentis par l'enfant :
- de la nervosité
- une faim excessive
- un mal de tête
- une vision troublée
- des étourdissements
- des douleurs abdominales, des nausées
- etc.
Info pratique : Il est recommandé que vous, en tant que personnel enseignant et/ou éducatif, sachiez reconnaître les symptômes annonciateurs d’une hypoglycémie. En e et, il est possible que l’enfant ne le remarque pas de lui-même. En cas de doutes, n’hésitez pas à demander à l’enfant de mesurer sa glycémie. Pour toutes questions, contactez les parents ou toute autre personne responsable de l’enfant.
Que faire en cas d'une hypoglycémie légère ou modérée ?
L’enfant/adolescent doit pouvoir se resucrer immédiatement et sur place avec d’abord des sucres à assimilation immédiate (par exemple : jus de fruit, Dextro Energy®), puis avec des sucres à assimilation lente (par exemple : tartines, biscuits). En revanche, il n’est pas recommandé de recourir à des sucres mélangés à des graisses tels que les barres chocolatées ni à des boissons «light». L’enfant est toujours supposé avoir de quoi se resucrer. Demandez aux parents de vous fournir une boîte de resucrage et gardez-la pour le cas où l’enfant n’aurait rien sur lui.
Quand survient une hypoglycémie, il est conseillé de ne pas laisser l’enfant sans surveillance tant qu’il n’est pas complètement rétabli. Après resucrage, la disparition des symptômes peut prendre entre 15 et 20 minutes en moyenne.
En cas d’activité, l’enfant/adolescent doit attendre avant d’entamer à nouveau l’activité en cours. Il peut reprendre l’activité après la disparition des symptômes et après que vous ayez contrôlé à nouveau sa glycémie qui, devra se situer dans les valeurs normales (70-170 mg/dl).
Info pratique : Sachez qu’il est tout à fait normal de faire des hypoglycémies modérées de temps à autre sous traitement d’insuline.
Que faire en cas de symptômes et/ou plaintes de l'enfant ?
1. Arrêter toute activité.
2. Demander à l'enfant de mesurer sa glycémie
3. Resucrer l'enfant
Avec des options telles que :
1 berlingot de jus ou une boisson non light ou 2 cubes ou 4 sticks ou 8 minis de Dextro Energy (+/-10g de sucre)
et
2 biscuits ou 1 barre de céréales
De gauche à droite : Cubes, sticks et minis
4. Contrôler éventuellement la glycémie de l'enfant 1 à 2 heures après cet épisode.
Info pratique : Sachez qu’il est tout à fait normal de faire des hypoglycémies modérées de temps à autre sous traitement d’insuline.
Agir en cas d'hypoglycémie avec perte de connaissance
Malgré toutes les précautions, une hypoglycémie sévère peut survenir sans avertisse- ment quand les premiers symptômes sont négligés ou ne sont pas reconnus à temps. Mais ceci est tout de même rare.
En cas de perte de connaissance chez l’enfant, il faut administrer du glucagon. Tout le monde peut injecter le glucagon, mais il est important d’y avoir été formé au préalable.
Le glucagon est une hormone qui permet d’accélérer la libération des réserves de sucres dans le foie ; ce qui va faire augmenter le taux de sucre dans le sang.
Il est important de stocker le glucagon dans un frigo. Si ceci n’est pas possible alors il faut veiller à ce qu’il soit échangé à la fin de l’année scolaire, car il ne sera plus utilisable après l’échéance de 12 mois s'il n'est pas conservé au frigo.
Il est important que chaque corps enseignant et/ou éducatif, en contact avec l’enfant, puisse avoir accès au glucagon. En cas de besoin, il est recommandé de prévoir plusieurs doses de glucagon à des endroits différents. N’hésitez pas à demander aux parents ou autre personne responsable de l’enfant de vous en fournir.
En pratique, que faire ?
- Prévenez immédiatement les parents ou autre personne responsable de l’enfant.
- En cas d’absence, contactez le DECCP au 621/25 25 28 ou le service d’urgence au 112.
- Ne donnez jamais à boire ou à manger à un enfant ayant perdu connaissance ou étant incapable d’avaler quelque chose.
- Restez calme, l’injection du glucagon n’a aucune conséquence néfaste pour celui qui la reçoit même s’il est injecté à tort.
- Administrez le glucagon.
- Ne laissez jamais l’enfant sans surveillance tant que celui-ci n’a pas repris connaissance.
- Donnez à l’enfant une boisson sucrée et non light (par exemple : soda ou jus) et un aliment (par exemple : biscuit ou banane), une fois que celui-ci a repris connaissance.
- Contrôlez à nouveau la glycémie de l’enfant environ une heure après cet épisode.
Info pratique : Nous vous recommandons, en tant que personnel enseignant et/ou éducatif, d’administrer le glucagon et ceci sous la responsabilité et l’autorisation formelle des parents. En cas de questions ou de doutes, n’hésitez pas à contacter les parents ou toute autre personne responsable de l’enfant.
Comment administrater le glucagon ?
a. Enlevez le capuchon protecteur du flacon de poudre glucagon.
b. Enlevez la gaine de l’aiguille et injectez le solvant dans le acon de poudre glucagon.
c. Agitez doucement le flacon sans retirer la seringue, jusqu’à ce que la poudre soit complètement dissoute et la solution claire.
d. Aspirez le liquide, bouteille à l’envers pour éviter l’entrée d’air dans la seringue.
e. Injectez le liquide dans la cuisse supérieure sans faire de pli. Il est possible de faire l’injection à travers les habits.
2. Hyperglycémie
On parle d’hyperglycémie quand le taux de sucre dans le sang est trop élevé (> 180 mg/dl).
Comment se manifeste-t-elle ?
Elle survient lorsque la quantité d’insuline est insuffisante par rapport à la quantité de glucose présente dans le sang.
Lorsque l’hyperglycémie est ponctuelle et limitée dans le temps, elle ne porte pas à conséquences.
Si par contre elle devient chronique c’est-à-dire en cas d’observation de valeurs hyperglycémiques répétées sur plusieurs jours, voir des semaines ou plus, alors cela peut entraîner des complications à plus long terme.
Chez certains enfants, l’hyperglycémie peut passer inaperçue. Toutefois, une glycémie trop élevée, peut faire apparaître les symptômes suivants :
- une soif intense
- un besoin fréquent d’uriner
- un mal de tête
- des difficultés au niveau de la concentration
- de l’irritabilité
- etc.
En cas de persistance de l’hyperglycémie c’est-à-dire d’un taux de sucre élevé dans le sang, d’autres symptômes peuvent apparaître :
- des douleurs abdominales
- des nausées, des vomissements
- une fatigue et de la somnolence
- un amaigrissement
- etc.
Info pratique : Dans le fondamental, il est important que vous, en tant que personnel enseignant et/ou éducatif, fassiez part aux parents d’éventuels symptômes d’hyperglycémie observés chez l’enfant.
Que pourriez-vous dire aux autres enfants/adolescents en tant que personnel enseignant et/ou éducatif ?
S’il n’y a pas de règle concernant la façon d’aborder le sujet en classe, il est important d’une part, de ne pas faire comme si le diabète n’existait pas, mais d’autre part il ne s’agit pas d’en parler constamment au risque de voir l’enfant seulement en tant qu’individu diabétique.
Par contre, on peut vouloir intégrer en tant qu’enseignant le sujet du diabète de façon ludique et adaptée au niveau de compréhension des enfants. Toutefois, il est important que vous en discutiez au préalable avec l’enfant, l’adolescent, ses parents ou toute autre personne responsable afin d’obtenir leur accord.
Le but ne devrait pas être que les autres enfants aient pitié de l’enfant atteint d’un diabète de type 1 mais que l’information transmise contribue à sensibiliser les autres enfants au vécu de leur camarade de classe.
Quelques pistes pour des explications simples
Le diabète : maladie à vie mais pas contagieuse.
L’insuline est pour l’enfant diabétique comme un médicament qui lui permet de vivre comme tout autre enfant.
Personne n’est responsable de l’apparition du diabète et le fait de manger trop de sucreries n’est pas à l’origine de son apparition.
Il ne faut jamais cacher ou enlever le matériel nécessaire au bon fonctionnement du traitement (pen, pompe à insuline, lecteur de glycémie, trousse de resucrage, etc.).
En bref
En terme de besoins de l’enfant atteint d’un diabète type 1, il est important de :
- Traiter l’enfant normalement : l’enfant diabétique doit participer aux activités de groupe. Il ne faut pas cacher son diabète, mais il faut aussi éviter d’attirer l’attention sur lui.
- Aider l’enfant à pouvoir suivre et respecter son traitement : lorsque l’enfant doit prendre des collations supplémentaires, vérifier sa glycémie ou s’administrer de l’insuline, il est important de lui apporter l’aide nécessaire.
- Être attentif aux éventuels changements qui signalent une hypoglycémie ou une hyperglycémie.
Un enfant atteint d’un diabète de type 1 n’est pas différent d’un autre enfant du même âge, mais en fonction de son âge :
- Il doit toujours avoir sur lui son matériel, ainsi qu’une trousse de resucrage.
- La majorité des enfants a besoin d’aide pour pouvoir contrôler régulièrement sa glycémie.
- La majorité des enfants a besoin d’aide pour décider de la dose et pour s’administrer de l’insuline en fonction de son taux de sucre dans le sang et de son alimentation.
- Il doit pouvoir boire à n’importe quel moment en cas d’hyperglycémie.
- Il doit pouvoir sortir à n’importe quel moment pour aller aux toilettes en cas d’hyperglycémie.
- Il doit pouvoir manger à n’importe quel moment en cas d’hypoglycémie.
- Il faut tenir compte des activités non prévues et il faut veiller à en discuter avec les parents.
- Il faut tenir compte des événements festifs (par exemple : goûters et fêtes d’anniversaire) et veiller à prévenir les parents au préalable.
Un enfant atteint d’un diabète de type 1 peut se montrer tout aussi assidu, réussir sans problèmes sa scolarité et participer aux activités sportives, scolaires et parascolaires comme n’importe quel autre enfant de son âge.
Même si l’essentiel du traitement se fait à la maison, sous le regard bienveillant des parents, l’enfant en âge scolaire a besoin de la supervision d’un adulte pour contrôler sa glycémie et s’injecter de l’insuline pendant la période scolaire. Étant donné que les enfants diffèrent tant sur le plan de leur développement que sur leur personnalité, votre collaboration est nécessaire, voire indispensable. Ceci afin que et grâce à vos échanges avec les parents, vous puissiez adapter ensemble l’aide dont chaque enfant a besoin. Néanmoins, la responsabilité du traitement revient sans conteste aux parents.