Le rôle majeur de la kinésithérapie en pédiatrie

Le rôle majeur de la kinésithérapie en pédiatrie

La KannerKlinik du CHL dispose d’un service de kinésithérapie spécialisé en pédiatrie qui prend en charge les nourrissons, les enfants et les adolescents, que ce soit en hospitalisation ou en ambulatoire.

Il peut arriver qu’une maladie, un handicap ou un accident freine l’activité physique d’un enfant. Le rôle du kinésithérapeute en pédiatrie est de permettre à l’enfant d’améliorer, de maintenir et/ou de restaurer sa mobilité et ses capacités fonctionnelles. Les techniques sont adaptées tout au long du traitement, en fonction des besoins de l’enfant, de son évolution, de son problème de santé et de sa croissance.

Photo d'une kinésithérapeute en pédiatrique

Une prise en charge spécialisée et globale

Voici les principaux motifs de prise en charge des patients par les kinésithérapeutes qui travaillent en pédiatrie au CHL : 


Patients atteints de pathologies orthopédiques :

  • Pied bot varus équin (PBVE) : le pied bot chez l’enfant est une malformation touchant soit un seul pied, soit les deux. Celle-ci se développe au cours de la vie utérine, et est donc présente à la naissance. Cette malformation est caractérisée par un pied en équin (vers le bas) et en rotation vers l’intérieur. 

Une prise en charge très précoce (dès les premières semaines de vie) et à long terme permettra à l’enfant de marcher normalement. Sans traitement, la malformation va s’accentuer et perturber l’apprentissage de la marche. 

Il existe deux méthodes de traitement du PBVE :

  • La méthode Ponsetti : utilisée fréquemment à la Kannerklinik, elle consiste en la mise en place de plâtres successifs dès la naissance. Ils sont changés toutes les semaines pour redresser le pied petit à petit. Après cela, l’enfant débutera les séances de kinésithérapie 3 à 5 fois/semaine (en fonction de la gravité de l’atteinte) ainsi que le port d’attelle Ponsetti 24h/24 (une paire de chaussures spéciales reliées par une barre pour maintenir les pieds en correction). Au fur et à mesure de l’évolution, la durée du port de l’attelle est diminuée et les séances de kiné sont espacées. 
  • La méthode fonctionnelle : elle consiste en la prise en charge kinésithérapeutique par des mobilisations dès la naissance et la pose de plaquettes collées spécifiquement au pied. Cette méthode s’accompagne du port d’attelle fabriquée en matériel thermoformable. 

Si nécessaire, après le port de plâtres successifs (pour la 1ère méthode) ou environ 1 mois de traitement (pour la seconde méthode), le chirurgien peut décider de faire une opération du tendon d’Achille afin de donner plus de mobilité au pied. 

Le traitement kiné et la fréquence des séances varient au cas par cas en fonction de l’évolution du pied. 

En grandissant, l’enfant pratiquera, avec son kiné, des exercices d’équilibre, de renforcement et d’assouplissement avec du matériel de rééducation (plateaux ou coussins déséquilibrants…).

  • Malpositions du pieds : à la naissance, un bébé peut avoir des malpositions des pieds, vers le haut, l’extérieur ou l’intérieur, appelées talus valgus, metatarsus varus ou adductus. Les kinésithérapeutes de la Kannerklinik vont alors à la maternité débuter un traitement comprenant des mobilisations, des étirements et la pose de taping (ou non). La suite du traitement se poursuit chez un kinésithérapeute en cabinet privé ou chez nos kinés de la Kannerklinik selon le choix des parents. 
  • Torticolis congénitaux/positionnels : certains bébés ont tendance à garder la tête tournée préférentiellement du même côté. Une prise en charge kiné est préconisée car cela peut avoir des conséquences sur leur mobilité et leur développement. 
  • Scoliose : cette malformation du dos est visible chez l’adolescent principalement (chez le bébé ou le jeune enfant plus rarement) et nécessite parfois un traitement kiné.
  • Prise en charge kiné post fractures, post entorses et autres atteintes assez fréquentes
  • D’autres atteintes orthopédiques plus rares (mains botes, arthrogrypose…) sont également traitées dans le service kiné de la Kannerklinik.

Photo d'une kinésithérapeute en pédiatrique


Patients atteints de pathologies respiratoires :

  • Les bronchiolites, les bronchites et pneumonies sont des maladies respiratoires nécessitant régulièrement des séances de kinésithérapie. Aussi bien lors des séjours en hospitalisation qu’en ambulatoire.
  • La mucoviscidose : lors d’une hospitalisation ou en ambulatoire (lors de rendez-vous pluridisciplinaires où un passage à la kiné est prévu), les kinés de la Kannerkliniks’occupent des traitements de kiné respiratoire. Nathalie Cros, responsable du service de kinésithérapie au CHL : « Nos kinésithérapeutes travaillent en étroite collaboration avec l’équipe du Centre Luxembourgeois des Maladies Rares, composée entre autres d’une infirmière coordinatrice et de pneumologues spécialisés en pédiatrie. C’est particulièrement le cas lorsque le service de pneumologie prend le relais du service de pédiatrie pour la prise en charge d’un patient muco devenu adulte. »

Il est nécessaire aussi, pendant les hospitalisations prévues pour l’administration d’une antibiothérapie, durant généralement 15 jours, de travailler avec ces enfants sur un reconditionnement physique.

Une salle de kiné est installée pour assurer la prise en charge de ces enfants atteints de pathologies respiratoires. 


Patients atteints de pathologies neurologiques :

Il existe un grand nombre de pathologies d’origine neurologique ou ayant des conséquences neurologiques nécessitant une prise en charge kinésithérapeutique : 

  • Hémiplégies, paralysies cérébrales, AVC, myopathies, maladies de Guillain-Barré, neuropathies, syndromes divers
  • Complications possibles liées à la prématurité : La prise en charge des enfants prématurés en néonatologie est très spécifique, comme expliqué par les kinésithérapeutes de la clinique pédiatrique : « Les enfants nés (grands) prématurés sont plus à risque de développer des problèmes de santé importants (détresse respiratoire, entérocolite nécrosante…) liés à l’immaturité de leurs organes ou à des maladies congénitales. Ils doivent donc bénéficier de soins spécialisés (intubation, monitoring cardiaque…). Une fois que leur état est stabilisé, la prise en charge en kinésithérapie peut débuter. La kinésithérapie est très importante dès les premiers jours de vie d’un prématuré. Les enfants nés bien avant terme ont, en effet, un risque plus élevé d’avoir un retard de développement et/ou une fragilité osseuse. Chez le nourrisson, les séances de kinésithérapie se basent sur la réalisation d’exercices de mobilisation passive, d’exercices d’éveil sensitif ou encore d’exercices de kinésithérapie respiratoire s’ils en ont besoin. »

Photo d'une kinésithérapeute en pédiatrique


Réentrainement à l’effort spécifique :

Certains enfants atteints, par exemple, de cancer, d’obésité ou encore de mucoviscidose (comme déjà évoqué) ont souvent un déconditionnement global. Ils ont donc besoin d’une prise en charge spécifique basée sur un travail d’endurance, un réentrainement à l’effort et de la psychomotricité. Pour assurer cette prise en charge, la Kannerklinik possède des salles de thérapie aménagées dans lesquelles on trouve des vélos, des cerceaux, des tapis, des bancs, des steps,… Pour apporter un côté ludique à la rééducation, les kinésithérapeutes s’adaptent à l’âge de l’enfant avec de la gymnastique sur tapis, des parcours de marche et, quand le temps le permet, des séances en extérieur.


Patients hospitalisés :

Nathalie Cros : « Les enfants et adolescents hospitalisés sont pris en charge dans leur chambre pour tout ce qui est kinésithérapie respiratoire ou rééducation orthopédique en phase aigüe. Les patients souffrant de pathologies chroniques (mucoviscidose…) ou d’une pathologie nécessitant une durée d’hospitalisation plus longue, ont la possibilité d’effectuer leur traitement dans le service de kinésithérapie. Ceci va avoir deux intérêts. Le premier est avant tout un intérêt psychologique. En effet, le fait de faire évoluer les enfants dans un autre environnement que leur chambre d’hôpital va permettre d’accroître sa motivation et leur bien-être. Le second est la possibilité de faire faire aux patients des exercices plus diversifiés, améliorant ainsi leur récupération et la prévention du déclin fonctionnel. Les patients hospitalisés atteints d’une pathologie neuro-musculaire profitent également de cette infrastructure et des compétences des kinésithérapeutes, en vue de permettre la poursuite de leur traitement de kinésithérapie au quotidien. » 


Les kinésithérapeutes pédiatriques du CHL collaborent avec les kinésithérapeutes de ville pour le suivi ambulatoire en dehors de l’hospitalisation.