Particulièrement sensible à la cause des enfants, S.A.R. la Grande-Duchesse Héritière a rendu visite, ce lundi à la « Kannerklinik », au personnel du Service National de Psychiatrie Infantile du CHL récemment installé dans leurs nouveaux locaux (désormais situés au 5e étage de l’Annexe II du CHL Centre). Elle était accompagnée de la ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale, Mme Martine Deprez, de la Bourgmestre Lydie Polfer et de la Direction du CHL.
Des explications ont été données sur les objectifs et le fonctionnement de ce service national créé en 1995 et qui offre aux enfants âgés de 0 à 12 ans en souffrance psychique, et à leur famille, une prise en charge pluridisciplinaire, intégrée dans une approche globale et personnalisée.
Son Altesse Royale a aussi pu apprécier l'importance du travail en équipe pluridisciplinaire dans l'établissement des diagnostics différentiels et la prise en charge des jeunes patients ainsi que la collaboration avec le réseau psychosocial externe au Luxembourg.
La visite s’est clôturée par un moment convivial de partages et d’échanges entre S.A.R. et les jeunes patients. Les enfants ont d’ailleurs surpris la Princesse avec de délicieux cookies préparés avec beaucoup soin pour le petit Prince François et des fleurs en remerciements de sa visite. La Princesse, touchée par ces belles attentions, les a chaudement remerciés.
Lors des présentations, le Dr Claudio Pignoloni, médecin chef du Service National de Psychiatrie Infantile du CHL, a eu l'occasion de présenter à Son Altesse Royale les diverses unités spécialisées du service visant à fournir un environnement sûr, inclusif et thérapeutique où chaque enfant peut se développer en collaboration avec des experts et des programmes adaptés à chacun. L’objectif étant de travailler au côté des familles pour offrir un soutien de proximité holistique et durable à ces enfants qui en ont besoin.
En plus des consultations ambulatoires offrant une prise en charge pédopsychiatrique initiale, le service héberge notamment une unité d’hospitalisation de 8 lits, dédiée à l’accueil, en urgence ou en programmé, d’enfants dont les troubles psychiatriques sévères justifient une hospitalisation (décompensation psychotique, dépression sévère avec idéation suicidaire, comportements à risque, troubles des conduites alimentaires…).
Le Dr Catherine Avaux, pédopsychiatre et Mme Delphine Plumier, psychomotricienne ont de leur côté présenté la consultation Petite Enfance, divisée en deux pôles distincts : le premier, consacré à l'évaluation et au diagnostic de l'autisme, et le second, dédié à la périnatalité avec des consultations parents-bébé. « Dans le cadre des consultations parents-bébé, nous prenons en charge des situations à risque de désorganisation pour la mère ou le bébé, nécessitant des interventions spécifiques intégrées dans le contexte médical, familial et social de la petite enfance. Notre approche vise à intervenir à la fois de manière curative et préventive dans le développement de l’enfant. Notre modèle d’intervention se déroule en trois étapes : tout d'abord, l'accueil des familles, suivi d'une évaluation en collaboration avec un pédopsychiatre et un thérapeute, et enfin, la proposition d’un cadre psychothérapeutique adapté à chaque situation. »
Le Dr Catherine Van Wesemael, pédopsychiatre, a quant à elle mis l’accent sur l’importance de la prise en charge précoce des enfants atteints de trouble du spectre de l’autisme (TSA), dont la prévalence et l’incidence sont en augmentation dans l‘ensemble des pays européens. « S‘il n‘existe pas encore de données au Luxembourg, les enquêtes menées dans les pays limitrophes confirment cette tendance et en particulier dans le diagnostic des enfants de moins de 7 ans. En effet, la mise en place d’une intervention précoce, individualisée, intensive et bien ciblée peut considérablement réduire le handicap et favoriser le développement de l’enfant. »
Son Altesse Royale a été particulièrement marquée par la hausse significative des troubles des conduites alimentaires chez les enfants depuis la pandémie de Covid-19. Le Dr Pignoloni a en effet insisté lors de son discours : « Les demandes d’hospitalisation pour ces troubles surviennent désormais de manière mensuelle, comparativement à une fréquence annuelle antérieure à la pandémie. »
À la clôture des présentations, face à l’augmentation des activités du Service National de Psychiatrie Infantile, les équipes ont souligné la nécessité urgente de renforcer les ressources humaines, à la fois internes et externes, pour assurer une prise en charge plus rapide des enfants nécessitant des soins spécialisés en psychiatrie infantile au Luxembourg.