Connu depuis l’antiquité, l’asthme fut longtemps considéré comme une pathologie relativement bénigne. Depuis les années 1980, on observe dans tous les pays industrialisés une augmentation de sa fréquence (5 à 10% de la population) accompagnée d’une augmentation du nombre de décès. En effet, à l’échelle mondiale, ce ne sont pas moins de 300 millions de personnes qui souffrent d’asthme et 250000 décès déplorés par an. Cette augmentation de la prévalence concerne essentiellement les enfants.
L’asthme est une maladie respiratoire caractérisée par une inflammation chronique des voies aériennes entraînant des remaniements durables de la structure de celles-ci. Sur un terrain génétique particulier, cette inflammation va entraîner des symptômes respiratoires non spécifiques (respiration sifflante, dyspnée, toux, oppression thoracique et expectorations) en rapport avec une obstruction bronchique diffuse, variable et réversible spontanément ou sous l’effet du traitement et une hyperréactivité bronchique.
L’asthme est une maladie complexe, hétérogène qui peut revêtir différents aspects cliniques et présenter une réponse variable au traitement, variabilité imposant la notion de phénotypes d’asthme. Le phénotype est défini le plus souvent par l’ensemble des caractères observables chez un individu, résultant de l’interaction entre son génotype et les effets de son environnement. L’asthme allergique est le phénotype le plus classique, affecte essentiellement les enfants et sujets jeunes avec généralement une sensibilisation aux pneumallergènes les plus fréquents (acariens, pollens de graminées, squames d’animaux domestiques, moisissures...). Cette sensibilisation devra être affirmée par la pratique de tests allergologiques (tests cutanés, mise en évidence d’immunoglobulines E sériques spécifiques dirigées contre ces pneumallergènes). D’autres phénotypes existent: asthme professionnel (qui peut être allergique ou être lié à des mécanismes toxiques, irritatifs), asthme d’effort, intolérance à l’aspirine et/ou aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, asthme intrinsèque (non allergique), asthme prémenstruel...
Le diagnostic d’asthme repose, d’une part, sur l’anamnèse et la démonstration en exploration fonctionnelle respiratoire d’un trouble obstructif réversible et/ou variable au niveau des voies aériennes et d’autre part, sur l’exclusion d’autres maladies qui peuvent présenter les mêmes symptômes (BPCO, mucoviscidose...). Si la fonction respiratoire est normale, les tests de provocation ou les tests d’exercice sont des examens indispensables pour rechercher une hyperréactivité bronchique non spécifique. Par conséquent, le diagnostic d’asthme est complexe et il n’existe aucun test diagnostique unique de l’asthme.
Une fois le diagnostic posé et le phénotype d’asthme déterminé, la prise en charge aura pour objectif un contrôle complet de la maladie qui consiste en l’absence de symptôme et des EFR normales, permettant ainsi une qualité de vie optimale (scolarisation normale, pas d’absentéisme, activité professionnelle conservée, activités sportives...). Les corticostéroïdes inhalés sont le traitement de référence de l’asthme mais certains phénotypes particuliers d’asthme y sont peu sensibles. Le suivi sera fondé sur la pharmacothérapie, le contrôle de l’environnement avec entre autre l’éviction des allergènes, l’éviction du tabac (actif et passif), l’éducation thérapeutique (comportant la vérification de la prise correcte des traitements inhalés, connaître les démarches en cas de crise...), la prise en charge des facteurs déclenchants. Une désensibilisation pourra également être proposée si un facteur déclenchant allergénique est clairement identifié. Enfin, une immunothérapie sera proposée en cas d’asthme sévère persistant sous traitement optimal.