3.1 Bénéfices attendus de l’anesthésie péridurale
Le premier bénéfice est de retrouver du confort : la douleur des contractions devient progressivement plus acceptable puis disparait, le soulagement est complet dans environ 90% des cas. De ce point de vue, aucune autre méthode n’arrive à égaler la péridurale.
La péridurale apporte une forme de sécurité à l’accouchement : un fin tuyau (le cathéter péridural) est laissé en place dans l’espace péridural pendant l’accouchement et en cas de geste urgent il pourra être utilisé pour éviter le recours à l’anesthésie générale. On observe également une limitation de la fatigue et de la dépense énergétique ce qui est particulièrement intéressant pour les mamans et les fœtus les plus fragiles.
On va vous proposer, grâce à une pompe à votre disposition, de gérer vous-même l’effet anti-douleur, l’analgésie. Cette méthode est nommée PCEA (Patient Controlled Epidural Analgesia ou Analgésie Péridurale Controlée par le Patient). Cela ne limite pas l’accès aux boissons ni à la mobilisation dans votre lit.
3.2 Qui peut bénéficier d’une analgésie péridurale pour l’accouchement ?
Les patientes en travail peuvent dans la plupart des cas bénéficier d’une analgésie péridurale. Les rares exceptions (infections, problèmes de coagulation, traitement…) sont le plus souvent repérées à la consultation d’anesthésie et/ou là prise de sang.
L’équipe d’anesthésie-réanimation fait son possible pour répondre aux demandes des patientes. En fonction de la charge de travail simultanée, le souhait de la patiente sur le moment de la pose est respecté.
Il n’y a pas de dilatation minimale du col de l’utérus requise, mais il faut être en travail ou en phase de déclenchement du travail et sentir le besoin d’être soulagée. Idéalement, une péridurale est placée lorsque vous êtes bien en travail et que le col est dilaté à 3 à 6 cm. Après 6 cm de dilatation, la pose de la péridurale doit être compatible avec la vitesse du travail et le délai prévisible de la naissance (le temps incompressible avant l’efficacité de l’analgésie est d’environ 30 minutes).
Dans certains cas l’équipe (obstétricien, sage-femme et anesthésiste-réanimateur) peut vous proposer une péridurale très tôt dans le travail, si le bénéfice de cette analgésie est particulièrement important pour votre accouchement.
Une anesthésie rachidienne ou une anesthésie générale peut également être réalisée juste après un accouchement sans péridurale si des gestes complémentaires sont nécessaires.
3.3 Détails techniques
La première étape est celle de la mise en place d’une voie veineuse, du matériel de surveillance de la pression artérielle et du rythme cardiaque maternel et fœtal. Classiquement la pose est réalisée en position assise le dos rond mais une position différente (allongée sur le côté) est parfois possible. La présence de l’accompagnant pendant la pose pourra vous être proposé pour apporter du confort. Il ou elle s’équipera alors comme demandé.
Le geste commence par un temps de désinfection du dos et l’installation de draps stériles. Puis une anesthésie locale pour insensibiliser la peau au point de ponction de l’aiguille de péridurale est réalisée. Pendant la pose de la péridurale vous pouvez signaler si une douleur apparaît. L’insertion d’un fin tuyau (cathéter péridural) est le plus souvent rapide. Certaines difficultés (connues ou non) ralentissent la pose : infiltration hydrique ou graisseuse du dos, scoliose, raideur, cambrure très marquée. Les produits injectés sont des anesthésiques locaux dilués associés à des dérivés de la morphine et parfois à d’autres molécules appelées adjuvants.

Le but est de diminuer le caractère douloureux des contractions tout en conservant à la fois des sensations et la possibilité de bouger.
Les sages-femmes sont également compétentes pour surveiller l’efficacité et la tolérance d’une analgésie péridurale et participer au maintien de l’analgésie.
Sommaire :
1. Introduction - Des mots clés expliqués & Le vidéo
2. L’anesthésiste à la maternité : pour qui, pourquoi ?
3. La péridurale : pourquoi, pour qui, comment, ses conséquences ?
4. Les risques et les idées fausses / « On m’a dit que… »
5. Et si une césarienne non prévue était nécessaire ?