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Est-il possible de prévenir le diabète en évitant le lait de vache?

Est-il possible de prévenir le diabète en évitant le lait de vache?

Nutrition infantile et développement du diabète de type 1

L’étude TRIGR est une étude d’intervention randomisée d’envergure internationale. Elle réfute l’hypothèse selon laquelle la consommation de lait dans la petite enfance augmenterait l’incidence du diabète de type I.

Le résultat tant attendu de l'étude internationale TRIGR, comprenant 2159 enfants recrutés entre mai 2002 et janvier 2007 dans 78 centres d’études de 15 pays - dont le DECCP (Diabetes Endocrinology Care Clinique Pédiatrique) du CHL, montre que le lait pour nourrissons dans lequel les protéines du lait de vache ont été fractionnées ne prévient pas le diabète de type 1 chez les enfants présentant un risque génétique de diabète de type 1.

Certaines etudes constataient une corrélation entre la consommation précoce de protéines étrangères complexes, comme les protéines du lait de vache, et le risque d’apparition d’un diabète de type I chez les personnes présentant un risque génétique de diabète de type 1. Il fallait une étude d’intervention pour investiguer plus avant cette possible relation. C’est ce que s’est proposé de réaliser l’étude TRIGR (Trial to Reduce IDDM in the Genetically at Risk).

“En 2002, nous nous sommes donc lancés dans une étude à grande échelle sur 2159 nourrissons atteints d'un membre de leur famille atteint de diabète de type 1 et présentant un risque génétique pour le diabète de type 1 afin de trouver une réponse à la question de savoir si retarder l'exposition à des protéines étrangères complexes diminuerait le risque de diabète ", explique le professeur Mikael Knip de l'Université d'Helsinki, l’investigateur principal et coordinateur de l'étude internationale TRIGR (https://www.trigr.org/).

Après l'arrêt de l’allaitement, les nourrissons ont reçu ou bien un lait spécial (caséine fortement hydrolysée)  - les protéines du lait de vache étant divisées en petits peptides (petits morceaux de la protéine)- ou bien un lait de bébé normal à base de lait de vache contenant des protéines intactes.

Les nourrissons ont reçu le lait spécial pendant au moins 2 mois, jusqu' à l'âge de 6 à 8 mois, tout en évitant les protéines du lait de vache provenant d'autres sources alimentaires. Les participants ont été suivis pendant au moins 10 ans pour évaluer le pourcentage d'enfants développant des signes cliniques d’un diabète.

Après environ 11,5 années de suivi, les résultats dans cet essai international montrent que l’utilisation d’un lait à base de caséine fortement hydrolysée pendant la petite enfance ne réduit pas l'incidence du diabète de type 1 par rapport au lait de bébé habituel à base de lait de vache. Par conséquent, il n'existe donc aucune preuve permettant de réviser les recommandations alimentaires actuelles pour les nourrissons à risque élevé de diabète de type 1.

L'étude menée dans 78 centres d’études de 15 pays, dont le DECCP de la Kannerklinik du CHL, a principalement été financée par les National Institutes of Health (NIH), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et la Commission des Communautés européennes.

 

Article: Effet de la préparation pour nourrissons hydrolysée par rapport à la préparation conventionnelle sur le risque de diabète de type 1: l'essai clinique randomisé TRIGR

Groupe de rédaction du groupe d'étude TRIGR: Knip M, Åkerblom HK, Al Taji E, Becker D, Bruining J, Castano L, Danne T, de Beaufort C, Dosch H-M, Dupre J, Fraser WD, Howard N, Howard N, Ilonen J, Konrad D, Konrad D, Kordonouri O, Krischer JP, Lawson ML, Ludvigsson J, Madacsy L, Mahon JL, Orm JAMA 2018;319: sous presse (a été publié le 2 janvier 2018).

 

Pour plus d'informations:

L’équipe du DECCP (Diabetes Endocrinology Care Clinique Pédiatrique) du CHL

Le CHL présente ses 8 grands axes de recherche prioritaires grâce à sa nouvelle brochure « chercher … guérir »

Le CHL présente ses 8 grands axes de recherche prioritaires grâce à sa nouvelle brochure « chercher … guérir »

Le CHL publie aujourd’hui sa nouvelle brochure « chercher…guérir ». Elle met en lumière les 8 axes prioritaires autour desquels les médecins - chercheurs de l’hôpital mènent plusieurs projets de recherche, à savoir :

  1. Le cancer,
  2. Les maladies cardiovasculaires,
  3. Les blessures du genou,
  4. Les maladies infectieuses,
  5. Les maladies respiratoires,
  6. Les maladies neuro-dégénératives,
  7. Le diabète,
  8. Les allergies

Au total, il s’agit d’une centaine de projets en cours au CHL, dans lesquels sont impliqués plus de 2000 patients, et qui ont permis la participation des médecins du CHL à plus de 250 publications scientifiques.

« « chercher… guérir », c’est un slogan qui nous a bien plu » explique le Dr Marc Schlesser, directeur médical adjoint en charge de l’enseignement et de la recherche, « Il met en perspective nos travaux, il rappelle que tous nos projets de recherche ont pour but une amélioration de la vie des patients, de la désensibilisation à une allergie à la cacahouète à un nouveau traitement contre le cancer ou la mise en œuvre d’une pompe à insuline nouvelle génération. »

La brochure met en avant de manière claire certains projets de recherche, les raisons de leur mise en œuvre et les résultats attendus. Dans la partie « témoignages », elle donne la parole aux patients qui participent à des projets et disent leurs espoirs, ou à certains médecins chercheurs qui expliquent leurs motivations de leur engagement dans la recherche

Le CHL, créé en 1975, est le seul de Luxembourg a avoir, dans ses missions définies par sa loi de création, la recherche et l’enseignement. Elles confèrent à l’hôpital, au-delà de son rôle classique, deux responsabilités particulières : former des jeunes médecins, et développer, participer et communiquer autour de projets de recherche.

Quelques chiffres à propos de la recherche au CHL :

  • 100 études en cours en 2015-2016
  • 2960 patients participant à des projets de recherche en 2016
  • 256 participants à des publications en 2016 (Impact Factor moyen 3,9)

Nos médecins – chercheurs sont disponibles pour répondre à vos éventuelles questions.

Découvrez la brochure « chercher…guérir » ici.

La recherche autour des maladies respiratoires

La recherche autour des maladies respiratoires

Les maladies respiratoires touchent les voies aériennes et les poumons. Elles vont d’infections aiguës comme la pneumonie et la bronchite à des affections chroniques telles que l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructives (BPCO). Autour du Dr Marc Schlesser, les pneumologues du CHL orientent leurs recherches dans les directions suivantes :

  • Ils participent à des projets de recherche clinique sur les maladies pulmonaires obstructives, comme la broncho-pneumopathie chronique (BPCO) ou l’asthme, pour déterminer les meilleurs thérapies et traitements.
  • Leurs observations contribuent à des registres sur des maladies rares comme la mucoviscidose ou la fibrose pulmonaire pour mieux connaître leurs caractéristiques et leur évolution.

Déterminer les meilleurs traitements

  • Une nouvelle attitude thérapeutique pour la BPCO: Projet FLAME

Débuté en 2012, le projet FLAME avait pour objectif de comparer deux formes de traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).

La BPCO, affection chronique des poumons, est la quatrième cause de mortalité mondiale.

Les malades présentent des symptômes comme des difficultés à respirer et de la toux. La meilleure approche pour réduire la récurrence des phases aiguës de cette maladie chronique a été étudiée en comparant deux approches thérapeutiques : l’une avec et l’autre sans corticostéroïdes.

Plus de 3000 patients ont participé à l’étude, en recevant, à l’aveugle, l’un ou l’autre traitement. Au terme de l’étude, le traitement novateur a démontré une plus grande efficacité dans le suivi de la maladie. Les résultats de l’étude ont été présentés dans plusieurs congrès et publications d’envergure et ont entraîné une modification des lignes directrices du traitement de la BPCO10.

  • Evolution possible dans le traitement de l’asthme

Le Dr Catherine Charpentier, participe depuis quelques mois à une étude cherchant à évaluer les propriétés d’un médicament expérimental utilisé en complément des médicaments habituels prescrit pour le traitement de l’asthme.

Le projet porte sur l’inclusion de plus de 800 patients, dont 30 au Luxembourg et en Belgique.


Mieux connaître la prévalence et l’évolution de certaines maladies pulmonaires

  • Participation au registre européen de mucoviscidose

Le CHL abrite le Centre Luxembourgeois de Mucoviscidose et des Maladies Apparentées. Les personnes atteintes de mucoviscidose au Luxembourg sont majoritairement accueillies et traitées au CHL. Dans ce cadre, les médecins ont rejoint le « registre européen de la mucoviscidose », qui constitue une base indispensable pour étudier la fréquence de la maladie et son évolution dans le temps, améliorer les connaissances sur l’état de santé de la population, évaluer la qualité de la prise en charge diagnostique et thérapeutique et mesurer les progrès réalisés dans la lutte contre la mucoviscidose.

La participation permet aussi de mesurer la performance du CHL en matière de prise en charge en la comparant à celle des autres pays européens, et d’identifier les groupes de patients qui pourraient être approchés pour participer à des études cliniques.

  • Registre observationnel pour les patients atteints de fibrose pulmonaire: Projet PROOF     

La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie chronique dont la cause est inconnue. Elle se caractérise par la formation de tissu cicatriciel (fibrose) dans les poumons. Les connaissances sur cette maladie sont très lacunaires : on ne sait pas quelles sont les personnes susceptibles d’en être atteintes, la manière dont elle se développe, ni les causes.

Pour mieux connaître la fibrose pulmonaire idiopathique, les pneumologues du CHL ont décidé de participer à un projet Benelux, mis en place avec 15 autres hôpitaux des Pays-Bas de la Belgique.

L’objectif est de recueillir les données médicales d’environ 700 patients, pendant plusieurs années, pour étudier l’évolution de la maladie. Ces résultats ont été présentés aux congrès mondiaux de pneumologie.

ASTHME

  • Etude de l'efficacité et de la tolérance d’un nouveau traitement chez les patients souffrant d'asthme sévère

L’asthme sévère est un asthme mal contrôlé avec des symptômes chroniques (toux, gêne respiratoire, essoufflement, respiration sifflante, réveils nocturnes, crises sévères), Il nécessite un recours à des traitements en continu.

L’objectif de cette étude est de savoir si un nouveau médicament, qui n’est pas encore en vente, agit mieux qu’un placebo (qui ne contient pas de principe actif) lorsqu’il est pris en association avec un traitement habituel pour l’asthme sur une période d’un an. Cette étude recrutera une trentaine de patients sur Luxembourg. Médicament et placebo seront donnés « au hasard ». Sur un suivi de plus d’un an, des contrôles pulmonaires, cardiaques, des prises de sang ainsi que des prélèvements d’urine seront analysés. Pour compléter ces données, des questionnaires évaluant la qualité de vie seront remplis. Tout événement indésirable sera enregistré.

  • Étude visant à comparer l’efficacité et l’innocuité de l’association de deux médicaments chez des patients asthmatiques.

L’asthme est une affection inflammatoire chronique caractérisée par une inflammation et une hyperréactivité des voies aériennes entraînant des difficultés à respirer. En dépit des traitements existants (par exemple le Seretide®), le meilleur traitement reste à déterminer.

L’étude a pour but d’établir quel médicament est le plus efficace pour soulager les symptômes de l’asthme et améliorer la fonction pulmonaire. Plusieurs doses seront évaluées sur une période test de un an. Ni le patient, ni médecin ne connaitront le contenu du comprimé reçu ou sa dose. Environ 3155 patients seront inclus dont à peu près 40 en Belgique et au Luxembourg. Huit visites seront planifiées sur un an afin de recueillir des échantillons sanguins et de réaliser des tests pour évaluer la fonction des poumons et du cœur.


FIBROSE PULMONAIRE IDIOPATHIQUE

  • Registre visant à décrire l’évolution de la fibrose pulmonaire idiopathique

La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie chronique dont la cause est inconnue, caractérisée par la formation de tissu cicatriciel (fibrose) dans les poumons. C’est la forme la plus connue de maladie pulmonaire interstitielle associée avec une forte mortalité (survie moyenne de 3 ans après le diagnostic).

Ce registre a pour but de recueillir des données de patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique pour mieux cerner les facteurs de risque et le développement de la maladie, ainsi que son influence et celle des traitements sur la qualité de vie des patients. 750 patients seront recrutés sur 16 sites hospitaliers en Belgique au Luxembourg et au Pays-Bas. Les patients seront suivis sur 5 ans. Des visites médicales seront organisées tous les 3 à 6 mois. Les résultats des examens habituels seront recueillis.


HYPERTENSION PULMONAIRE

  • Registre pour surveiller l’innocuité d’un nouveau médicament chez des patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire

L’hypertension pulmonaire est une maladie grave qui se caractérise par un essoufflement à l’effort, une fatigue et des étourdissements. Elle se manifeste aussi par une tension élevée dans les artères des poumons. Les artères sont rétrécies, ce qui rend la circulation du sang plus difficile. L’hypertension pulmonaire se soigne par des médicaments, des changements de mode de vie et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.

Ce registre a pour but d’évaluer l’innocuité à long terme d’un nouveau médicament, ayant déjà prouvé son efficacité chez les patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire. Au total, 900 patients seront inclus dans différents pays dont une quinzaine à Luxembourg. Des données relatives à l’évolution de la maladie et au traitement seront recueillies pendant un an au minimum et 4 ans au maximum, selon la date d’inclusion dans le registre.

  • Registre pour le suivi des patients atteints d’hypertension pulmonaire traitée par prostanoïdes

L’hypertension pulmonaire est une maladie grave qui se caractérise par un essoufflement à l’effort, une fatigue et des étourdissements. Dans certains cas, des prostanoïdes peuvent être  prescrits pour diminuer les symptômes et optimiser la tolérance à l’effort chez le patient.

Ce registre a pour but de collecter des données cliniques pour évaluer l’efficacité des prostanoïdes chez les patients atteints d’hypertension pulmonaire. Les patients inclus seront observés pendant 5 ans. Tous les 6 mois, des tests pour évaluer la fonction des poumons et du cœur, des prises de sang et des questionnaires permettant d’évaluer la qualité de vie des patients seront réalisés. Au Luxembourg, 10 patients seront recrutés.


MUCOVISCIDOSE

  • Registre Européen de la mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie génétique héréditaire qui affecte le fonctionnement cellulaire de plusieurs organes comme les poumons, le système oto-rhino-laryngologique, le tube digestif, le foie, les voies biliaires, le pancréas et les organes reproducteurs.

Le registre a pour but de collecter des informations sur les caractéristiques et les traitements des patients atteints de mucoviscidose suivis en Europe. Ceci permettra de  mieux connaitre la fréquence de la maladie et son évolution et d’évaluer l’efficacité du diagnostic et de la prise en charge des patients. Des données démographiques (sexe, date de naissance), génétiques ainsi que des données sur le diagnostic, le traitement reçu et d’éventuelles complications seront recueillies. Des informations supplémentaires seront enregistrées en cas d’infection ou de greffe des poumons.

Services associés
La recherche autour des maladies cardio-vasculaires

La recherche autour des maladies cardio-vasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. A l’échelle du Luxembourg, les décès dus à des maladies cardiovasculaires telles qu’une crise cardiaque (infarctus du myocarde) ou une attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral) représentaient la première cause de mortalité en 2015 selon les statistiques présentées en 2017 par le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg.

Au CHL, la recherche sur les maladies cardiovasculaires s’est développée autour des travaux des docteurs Daniel Wagner, cardiologue, et Pascal Stammet, anesthésiste-réanimateur. Avec leurs équipes, ils ont exploré les dimensions suivantes :

  • La prédiction des conséquences neurologiques des 
arrêts cardiaques.
  • La rééducation physique des insuffisants 
cardiaques.

Conséquences neurologiques des arrêts cardiaques

  • Température corporelle après arrêt cardiaque: Projet target temperature management

Le Dr Pascal Stammet, anesthésiste –réanimateur au CHL, s’intéresse à la possibilité que la température corporelle d’un patient après arrêt cardiaque puisse avoir des conséquences sur les chances de survie de ce patient et sa récupération. Après avoir participé à une étude européenne comparant la survie et les conséquences neurologiques de l’arrêt cardiaque de patients maintenus soit à une température de 33 ou 36 degrés, le Dr Stammet s’intéresse à la comparaison entre des patients maintenus à 33 degrés et d’autres pour lesquels l'équipe tente activement d’éviter la fièvre (température visée de 37,5 degrés maximum). Lors de la première étude, dont les résultats ont été salués internationalement, il avait été prouvé que le maintien à 33 ou à 36 degrés n’avait pas d’incidence sur la  capacité de récupération des fonctions neurologiques.

  • Les prédictions neurologiques après arrêt cardiaque: Thèse de doctorat « contribution to the outcome prediction after cardiac arrest »

En 2016, le Dr Stammet a présenté avec succès son mémoire de thèse en sciences médicales à l’Université de Liège. Reprenant les conclusions de sa première étude, sur l’utilité de l’électro-encéphalogramme simplifié après arrêt cardiaque, et suivant l’évolution de ses recherches jusqu’au questionnement sur la température corporelle idéale à laquelle maintenir un patient victime d’un arrêt cardiaque, ce travail était une forme de synthèse des différents travaux menés au fil des années, lui permettant d’apporter sa contribution sur la prédiction des conséquences neurologiques des arrêts cardiaques.


La rééducation physique des insuffisants cardiaques

Les insuffisants cardiaques sont des personnes dont le cœur n’arrive plus à éjecter convenablement le sang dans les organes périphériques, entre autres les muscles squelettiques, qui finissent par être déficitaires. En plus de l’insuffisance cardiaque, cette déficience va limiter la capacité de ces patients à faire des efforts au quotidien.

Jusqu’aux années 1990, on pensait que les personnes insuffisantes cardiaques ne devaient pas faire d’efforts trop importants pour ne pas surcharger leur cœur.

En travaillant avec le Dr Charles Delagardelle,  cardiologue,  Patrick Feiereisen, kinésithérapeute au service de physiothérapie du CHL,  a eu l’idée de  créer des programmes de renforcement des muscles périphériques, en dosant très méticuleusement l’entrainement proposé aux patients, et en suivant leur état cardiaque de très près afin d’exclure tout signe de surcharge du cœur.

Patrick Feiereisen et le Dr Delagardelle ont ainsi mené plusieurs études, en incluant de plus en plus de patients (15 au départ, 60 pour la dernière étude). Ils se sont aperçus que l’entraînement proposé, loin d’avoir un effet négatif sur le cœur, renforçait au contraire aussi bien les capacités musculaires que cardiaques, et que les personnes en insuffisance cardiaque gagnaient énormément en qualité de vie.


Registre d’endocardite au Luxembourg

L’endocardite infectieuse est une infection bactérienne d’une des valves cardiaques après le passage d’une bactérie dans le sang. Les complications peuvent être sévères, d’une destruction valvulaire avec défaillance cardiaque et/ou des embols septiques responsables d’atteintes d’autres organes comme des accidents cérébraux. C’est une maladie dont l’incidence en Europe ne diminue pas, malgré les projets en matière de diagnostic, de traitement antibiotique et de technique chirurgicale. Au CHL, l’endocardite infectieuse est traitée, selon les recommandations de la société européenne de cardiologie, par antibiothérapie intraveineuse sur plusieurs semaines, ou, dans ses formes plus sévères, par une chirurgie cardiaque avec remplacement valvulaire.

Pour mieux connaître l’incidence de la maladie au Luxembourg et élaborer un profil épidémiologique local, les médecins cardiologues du CHL ont développé un registre des endocardites, reprenant et analysant les données médicales des patients acceptant de participer à l’étude. A ce jour, une vingtaine de patients ont ainsi été recensés.

Patrick Feiereisen, kinésithérapeute au CHL

Je suis kinésithérapeute au CHL depuis 1996. Sportif dès l’enfance, j’ai très vite su que je voulais articuler ma vie professionnelle autour du sport. C’est lorsque j’ai été soigné par un kinésithérapeute du sport que j’ai compris que c’était le métier que je voulais faire : kinésithérapeute sportif. Mon rêve était de devenir kinésithérapeute de la délégation luxembourgeoise aux Jeux Olympiques !!

Lors de mon premier stage professionnel, en rééducation cardiaque, à l’Université Libre de Bruxelles, j’ai rencontré des kinés qui faisaient de la recherche. Ils étaient reconnus pour leurs travaux sur la rééducation à l’effort chez des patients transplantés cardiaques. Tout en appliquant les gestes classiques de rééducation, ils portaient un regard critique sur leur pratique, à la recherche de méthodes encore plus optimales de rééducation. Ils se posaient régulièrement des questions comme : « Pourquoi est ce que je fais ce type d’entraînement ? Quelle est l’action thérapeutique que je peux en attendre ? Est-ce le meilleur moyen de traiter ce patient ? ». Par ces réflexions, ils ont fait avancer les techniques de rééducation pour le bien du patient. En travaillant à leurs côtés, j’ai été imprégné de cet esprit critique, de cette réflexion permanente, et cela a fortement influencé le regard que je portais sur mon travail et sur ses nécessaires évolutions. Depuis ce premier stage, j’ai toujours cherché à améliorer ma pratique, les techniques que j’emploie, je me suis questionné et je me questionne tous les jours. C’est ça la recherche soignante.

Au CHL, j’ai trouvé une grande écoute du corps médical et de ma hiérarchie pour pouvoir poursuivre et consacrer du temps à ma recherche. C’est une des particularités de notre hôpital et c’est une chance.»

ARRET CARDIAQUE / INFARCTUS

  • Analyse de marqueurs sanguins pour évaluer les conséquences d'un arrêt cardiaque sur le corps

L'instauration d’un traitement par hypothermie, c'est-à-dire l'abaissement volontaire de la température du corps pour les patients admis après un arrêt cardiaque, permet de protéger leur cerveau. Il est cependant actuellement toujours impossible de prédire de façon fiable et de manière précoce (dans les premières 48 heures) les conséquences d’un arrêt cardiaque au niveau du cerveau et du cœur.

Le but de cette étude est d'évaluer les séquelles d’un arrêt cardiaque chez une cinquantaine de patients admis en réanimation et ayant reçu un traitement par hypothermie. Deux prélèvements sanguins seront effectués, (à 48 heures puis 7 jours après la fin du traitement par hypothermie) ainsi qu'un examen neurologique à la sortie de l'hôpital puis 6 mois après.

  • Mesure de la réactivité de la pupille pour évaluer l’aboutissement du coma après arrêt cardiaque

Il est habituel d’évaluer les fonctions du cœur et du cerveau et de réaliser une prise de sang après un arrêt cardiaque pour en mesurer les séquelles et  prédire le devenir des patients. Récemment, une étude a démontré qu’évaluer la réactivité de la pupille (ouverture centrale de l’œil qui s‘adapte à la quantité de lumière) permettrait de prédire de manière plus précise le pronostic du coma.

Le but de cette étude européenne est d’évaluer la validité d’un nouvel outil pour mesurer le pourcentage de réactivité de la pupille. 500 patients seront évalués, dont une cinquantaine à Luxembourg. Cinq examens seront réalisés dans les premières 72 heures (un examen toutes les 12 heures), qui incluront la mesure du diamètre de la pupille en plus des examens habituels du cœur et de la prise de sang. Les patients seront contactés 3 mois et 1 an après l’incident pour évaluer leur récupération.

  • Registre international des arrêts cardiaques

Le devenir des patients après arrêt cardiaque est très variable et dépend de nombreux facteurs. D’importants efforts ont été réalisés ces dernières années dans la prise en charge de ces patients. Toutefois, les traitements peuvent différer selon les pays et les hôpitaux.

Autour de la mise en œuvre de ce registre sont rassemblés des hôpitaux et des sociétés de recherche d’Europe et des Etats-Unis dans le but d’améliorer les soins après arrêt cardiaque. Les données relatives à la prise en charge des patients seront extraites du dossier médical.  Elles incluront les circonstances de l’arrêt, les antécédents du patient, le temps entre l’arrêt et la prise en charge, les examens réalisés (examen du cœur, imagerie du cerveau, prise de sang, scores cliniques, etc) et les interventions réalisées (défibrillation, traitement par hypothermie, prise de médicaments, etc).

  • Caractérisation tissulaire myocardiaque chez le sujet sain par IRM

L’IRM cardiaque est une technique d’imagerie qui connait un grand essor depuis 10 à 15 ans. Elle fournit des informations anatomiques et fonctionnelles précises sans danger pour le patient. L’IRM permet en particulier d’identifier une variété de composantes anormales du muscle cardiaque, comme par exemple l’infiltration graisseuse, l’inflammation ou les cicatrices, et constitue ainsi la technique de diagnostic non invasif d’excellence dans une majorité de maladies du cœur.

D’importants efforts techniques sont actuellement entrepris afin de permettre une analyse quantitative objective des images IRM. Parmi ces efforts s’inscrit la technique dite de « cartographie T1 » myocardique qui reflète la structure du tissu. Cette technique nécessite un processus de validation préalable qui constitue le but de cette étude : vingt sujets sains (sans problème cardiaque) passeront un examen du cœur par IRM. La validation permettra de connaître la valeur du T1 myocardique chez le sujet sain et d’établir la stratégie d’examen la plus efficace.

  • Contribution de la cartographie T1 IRM dans la détection des cardiopathies infra cliniques chez le sujet sportif

La pratique d’un sport ou d’un exercice musculaire, quel qu’il soit, entraîne une adaptation cardiovasculaire à l’effort. Cette hypertrophie du muscle cardiaque est reconnue depuis longue date chez les sportifs. Elle peut constituer un risque pour la santé en cas de pratique intensive du sport.

Le but de cette étude est de prédire le risque de développer un accident grave (par exemple un arrêt cardiaque) lié à la pratique du sport en améliorant notre compréhension de la relation entre le muscle cardiaque et ses propriétés électriques. Une trentaine de sportifs seront contrôlés, en premier lieu avec un IRM du cœur, puis lors d’un second rendez-vous, avec un électrocardiogramme (permettant d’évaluer l’activité du cœur).

  • Imagerie de la fibrose myocardique dans le remodelage ventriculaire après infarctus

L’infarctus du myocarde survient lorsqu'un caillot sanguin bloque la circulation du sang au niveau du cœur pouvant alors endommager ou détruire une partie du muscle cardiaque. Après un infarctus, un examen cardiaque par IRM est prescrit pour évaluer les conséquences à long terme sur le cœur.

Cette étude cherche à analyser la relation entre la structure du muscle cardiaque telle que décrite par l’IRM et certaines propriétés électriques du cœur. Le but est d’améliorer l’interprétation de l’examen IRM cardiaque pour mieux prédire le risque des patients de développer une insuffisance cardiaque. Certaines des images acquises lors de l’actuel examen IRM seront récupérées afin d’estimer la structure de la cicatrice de l’infarctus et la présence éventuelle de tissu fibreux dans le muscle cardiaque normal. Lors d’une deuxième visite, une prise de sang et un électrocardiogramme (permettant d’évaluer l’activité du cœur) seront réalisés. Une cinquantaine de patients seront recrutés.


INSUFFISANCE CARDIAQUE

  • Relation entre l'activité électrique du cœur et sa structure

Le cœur est un muscle possédant ses propres propriétés électriques permettant sa contraction. Une anomalie du muscle du cœur ou de ses propriétés électriques peut conduire à des troubles du rythme cardiaque.

Le but de cette étude est de mieux comprendre la relation entre la structure du muscle cardiaque observé par imagerie (aspect normal ou épaississement du muscle) et ses propriétés électriques chez des patients présentant des anomalies cardiaques de diverses origines. Trois groupes de 10 patients seront analysés: après infarctus du myocarde, avec troubles cardiaques d'origine musculaire ou avec anomalies du rythme électrique. Tous se verront proposer une exploration de l'activité électrique de leur cœur qui sera complétée dans le cadre de cette étude d'un IRM (imagerie à résonance magnétique) du cœur.

  • Suivi européen des habitudes d’implantation de dispositifs cardiaques

Une anomalie des propriétés électriques du cœur peut provoquer des anomalies de contraction et de relaxation du muscle cardiaque l’empêchant de pomper le sang efficacement pour le fournir au reste du corps.  Parfois, un système de synchronisation cardiaque doit être implanté pour améliorer les symptômes liés à cette insuffisance cardiaque.

Le but de cette étude, menée par la Société européenne de cardiologie, est de comparer les pratiques d’implantation de dispositifs cardiaques d’un pays européen à l’autre et d’en améliorer l’utilisation. Au Luxembourg, 20 à 25 patients devant recevoir un implant pour des raisons médicales seront recrutés. Les données suivantes seront extraites du dossier médical : antécédents du patient, raison pour laquelle le dispositif est implanté, résultats de la prise de sang et des évaluations du cœur avant et après la pose de l’implant, complications à l’installation de l’implant, évènements indésirables après la pose.


RISQUES LIES A L’ANESTHESIE

  • Complications après anesthésie chez le nouveau-né 

Malgré les progrès de la médecine, les nouveaux nés sont souvent victimes d’effets indésirables à la suite d’anesthésies régionales et/ou générales. Afin de mieux évaluer la qualité et la sécurité de la prise en charge après anesthésie chez les nouveaux nés, la Société Européenne d’Anesthésiologie a pris l’initiative de développer un suivi des pratiques courantes sur plusieurs centres en Europe.

Le but est d’observer les pratiques habituelles des équipes médicales afin de mieux prévenir tout évènement indésirable après anesthésie chez le nouveau-né. Jusqu’à 5000 nouveau nés seront étudiés en Europe. Des données sur l’état de santé, l’anesthésie et son suivi (monitoring de 120 minutes) seront récupérées. Les parents du nouveaux nés seront aussi appelés 90 jours après l’anesthésie afin de lister tout évènement secondaire ayant eu lieu.


ENDOCARDITE INFECTIEUSE

  • Registre d’endocardites au Luxembourg

L’endocardite est une infection bactérienne d’une des valves cardiaques. Elle peut survenir sur valve déjà malade ou même en l’absence de maladie cardiaque connue. Les complications peuvent être sévères (destruction de la valve avec défaillance cardiaque et/ou amas de bactéries dans le sang avec atteinte d’autres organes). C’est une maladie liée à un risque de décès important.

Le registre a pour but d’optimiser la prise en charge des patients en précisant l’incidence, les facteurs favorisants, la prise en charge et l’évolution de la pathologie. L’étude consistera à récupérer les données issues du suivi médical des patients atteints d’une endocardite (intervention, examen du cœur, imagerie, analyse labo, habitude de vie, etc). Ce registre devrait inclure 15 à 20 patients par an.

Services associés
La recherche autour des maladies neuro-dégénératives

La recherche autour des maladies neuro-dégénératives

Les maladies neuro-dégénératives touchent plus de 33 millions de personnes dans le monde. Elles sont caractérisées par la dégénérescence progressive des neurones et un dysfonctionnement du cerveau et/ou de la moelle épinière. Après la démence d’Alzheimer, la maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente. Elle se définit par des symptômes moteurs : tremblement de repos, ralentissement des mouvements, rigidité. S’y associe fréquemment une instabilité posturale. Les médecins neurologues et neurochirurgiens du CHL s’impliquent depuis de nombreuses années dans des projets de recherche sur la maladie de Parkinson, et l’expertise qu’ils ont développée a permis au CHL de devenir, aux côtés du LIH et du LCSB, l’un des partenaires du plus important projet de recherche sur la maladie de Parkinson mené au Luxembourg : le National Center of Excellence in Research on Parkinson Disease (NCER-PD). L’implication des médecins du CHL est concentrée sur:

  • La recherche de marqueurs de la maladie de Parkinson, pour permettre un diagnostic plus précoce et une prise en charge rapide.
  • La recherche de techniques de stimulation du cerveau, pour contrecarrer certains effets physiques de la maladie.

Vers un diagnostic plus précoce de la maladie de Parkinson

  • Une étude à grande échelle de la maladie de Parkinson: Projet NCER – PD

Financé par le Fonds National de la Recherche (FNR), le centre d’excellence national en recherche sur la maladie de Parkinson a vu le jour en 2015, alliant les forces de l’Université de Luxembourg (via le LCSB), du LIH et du CHL. Y sont conduits de multiples projets de recherche examinant différents aspects de la maladie de Parkinson. Au niveau clinique, le projet le plus important est la constitution d’une cohorte de patients parkinsoniens et de personnes saines, qui acceptent de participer à des tests neuropsychologiques et de donner des échantillons biologiques. En comparant les données issues des tests et des échantillons de malades et de personnes saines, les chercheurs autour du Prof. Rejko Krüger, espèrent trouver des indicateurs qui permettront une amélioration du diagnostic de la vitesse de détection et de la différentiation des aspects de la maladie de Parkinson. A ce jour, plus de 380 patients et plus de 400 volontaires sains ont été inclus dans l’étude qui se poursuit au moins jusqu’en 2019.

  • Du rôle des mitochondries dans la maladie de Parkinson: Projet Mitochondria, caractéristiques dynamiques des mitochondries dans la maladie de Parkinson

Lancé par le Prof. Nico Diederich en 2011, le projet Mitochondria avait pour objectif la collection d’échantillons de tissus biologiques de personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de personnes « saines », pour effectuer analyses et comparaisons permettant une meilleure compréhension du développement de la maladie. A partir des échantillons collectés, le Prof.Diederich et son équipe ont cherché à vérifier si les patients atteints de la maladie de Parkinson présentaient, de leur vivant, un dysfonctionnement des mitochondries, c'est-à-dire des organites intracellulaires qui sont censés fournir à la cellule l’énergie dont elle a besoin pour survivre et fonctionner. A partir des échantillons collectés auprès de 11 patients parkinsoniens et de 4 personnes saines, les chercheurs ont identifié, chez les malades, un dysfonctionnement mitochondrial au niveau de l’intestin se traduisant par une réduction des ganglions du colon droit. Cette découverte pourrait contribuer à la définition de facteurs prédictifs de la maladie de Parkinson et à une prise en charge plus précoce des patients atteints.


Des techniques de stimulation neurochirurgicale pour améliorer le quotidien des malades

  • Lutter contre les blocages de la marche: Projet : stimulation combinée de STN et SNr sur les blocages de la marche

Le blocage de la marche (« freezing ») survient généralement à un stade avancé de la maladie de Parkinson et touche entre 60 et 80% de l’ensemble des patients. Capitalisant sur la mise au point récente, par des scientifiques de l’Université de Tübingen en Allemagne, d’une nouvelle technique de stimulation cérébrale combinée prenant pour cible une partie spécifique du cerveau (la substantia nigra pars reticulata), les Profs. Frank Hertel (neurochirurgien) et Rejko Krüger (neurologue) ont proposé à 7 de leurs patients l’utilisation expérimentale de cette technique. Le principe : un implant est placé au niveau du cerveau des patients souffrant de blocages de la marche. La programmation de cet implant, c'est-à-dire de la fréquence et de l’intensité des stimuli qu’il émet, calque ce qui a été fait à Tübingen, et les médecins chercheurs vérifient, auprès des patients opérés, les résultats de cette nouvelle forme de stimulation.

Pr. Frank Hertel, neurochirurgien au CHL

Je suis neurochirurgien au CHL depuis 2008. J’ai toujours beaucoup aimé les sciences et la technique, j’ai même commencé ma formation en électrotechnique, en me demandant si je n’allais pas pas m’orienter dans cette voie, mais le contact avec l’humain m’a manqué et je me suis lancé dans la médecine. La neurochirurgie est une discipline médicale très technique, et elle a représenté la combinaison idéale de mes intérêts. Je suis fasciné par le cerveau et le système nerveux, pour moi points cruciaux du fonctionnement de notre corps.

Je travaille depuis 2004 en collaboration avec l’Université de Trêves, avec des électrotechniciens et des informaticiens. J’avais un patient informaticien, qui avait une tumeur au cerveau. Je l’ai opéré, et nous avons beaucoup échangé sur ses recherches, ses études, et la neurochirurgie. Il est venu me voir après l’opération avec son professeur d’informatique, chercheur en robotique, spécialisé dans la théorie du chaos. Je lui ai parlé des tumeurs du cerveau, de la stimulation cérébrale. Nous nous sommes rendu compte que nos disciplines avaient en fait de nombreuses choses en commun, et que les questions et problèmes mathématiques pouvaient être transposés au cerveau.

Nous avons alors commencé à travailler ensemble, en intégrant l’Université de Luxembourg et le Luxembourg Center for Systems Biomedicine et au fil des années, nous avons développé un centre interdisciplinaire pour la recherche et la neuro-technologie. Notre objectif : la modélisation/l’anatomie du cerveau et des « routes » du cerveau, qui restent encore largement inconnues. Nous avons déjà fait de nombreux progrès, nous pouvons mieux opérer les gens, en visualisant mieux les zones que nous devons opérer ou stimuler, et en réduisant le risque de complication ou d’opération non optimale. Nous sommes aussi en lien avec des entreprises qui développent du matériel biomédical et qui sont très intéressées par notre travail, notamment par un nouveau stimulateur, qui pourrait stimuler certaines zones du cerveau et éviter les tremblements liés à des pathologies comme la maladie de Parkinson ou le syndrome de Tourette. Nous travaillons aussi sur le traitement neurologique des symptômes liés à l’arthrose, ou la stimulation du cerveau via le système immunologique.

Je viens d’être nommé professeur honoraire de l’Université de Luxembourg, au LCSB. C’est une belle reconnaissance des travaux de ces dernières années, c’est aussi une possibilité qui s’ouvre de participer ou de lancer de nouveaux projets»

  • Evaluation d’un traitement dans la douleur chronique provoquée par les nerfs, la douleur dorsale et la douleur à la nuque

Dans les douleurs chroniques, l’imagerie médicale est utilisée pour exclure tout diagnostic nécessitant une chirurgie (hernie, tumeur, instabilité discale). Ces diagnostics exclus, les patients sont soignés par médicaments, kinésithérapie et infiltrations (injection d’antidouleurs) sans certitude d’efficacité.

Une thérapie récente, consiste à stimuler la zone douloureuse à l’aide d’une aiguille implantée sous anesthésie locale. Le but de cette étude est de comparer l’évolution de la douleur chez 2 groupes de patient recevant soit le traitement habituel (médicament, kinésithérapie) soit la thérapie par stimulation. Le choix du traitement sera tiré au sort pour les patients acceptant de participer à l’étude. Une cinquantaine de patients seront suivis pendant 18 mois. Pour évaluer l’efficacité du traitement, les examens cliniques habituels seront réalisés et il sera demandé aux patients de remplir plusieurs questionnaires tout au long de leur suivi pour évaluer leur douleur, satisfaction et qualité de vie. 


MALADIE DE PARKINSON

  • Centre national d’excellence en recherche

La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus commune affectant principalement les mouvements de la personne et pour laquelle aucun traitement n'existe actuellement.

Le but du Centre National d'Excellence en Recherche sur la maladie de Parkinson est de mieux prévenir et diagnostiquer cette maladie pour améliorer son traitement. Examens cliniques, tests neuropsychologiques (odorat, dextérité, concentration, mémoire) et analyses de laboratoires (sang, urine, salive, peau et selles) effectuées auprès de personnes atteintes ou non de la maladie de Parkinson devraient permettre d'en identifier des marqueurs.

Le Centre, financé par le Fonds National de la Recherche (FNR) est un projet commun de  l'Université de Luxembourg via son Luxembourg Centre of Systems Biomedicine (LCSB), du Luxembourg Institute of Health (LIH et du Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL).

  • Caractéristiques dynamiques des mitochondries

Le dysfonctionnement des mitochondries (structure existante dans chaque cellule lui permettant de respirer et d’avoir de l’énergie) jouerait un rôle dans la maladie de Parkinson. Plusieurs modifications génétiques ont été rapportées qui pourraient être à l’origine du dysfonctionnement. Le but de cette étude est de comparer les caractéristiques des mitochondries d’un groupe de sujets sains et d’un groupe de patients atteints de la maladie de Parkinson. Les échantillons de sang, de peau, de tissu colorectal d’une cinquantaine de patients seront prélevés et analysés en laboratoire. Des examens neurologiques standards et des tests permettant d’évaluer les fonctions cognitives et les facultés olfactives et motrices seront réalisés.

  • Nouvelles techniques d’imagerie du cerveau

Aucune méthode ne permet actuellement d’identifier la maladie de Parkinson de manière précoce, avant que les signes moteurs de la maladie tels que les tremblements, (conséquence de la mort lente des neurones) ne commencent. En imagerie médicale, de nouvelles techniques d’exploration du cerveau sont constamment développées. Avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il est possible d’observer les connexions entre les cellules et les régions du cerveau pour comprendre comment celles-ci travaillent ensemble en réseau.

Le but de cette étude est de mieux comprendre comment ces connexions sont modifiées dans la maladie de Parkinson et comment le cerveau essaie de compenser les pertes de cellules neuronales. A terme, on pourrait observer ces modifications avant que les tremblements n’apparaissent ce qui permettrait un diagnostic et une prise en charge précoces.

  • Nouveaux paramètres de stimulation du cerveau

Les tremblements liés aux lésions cérébrales entraînées par la maladie de Parkinson sont en premier lieu traités par des médicaments. En cas d’échec du traitement, il peut être proposé aux patients de réaliser un traitement par stimulation profonde d’une zone précise du cerveau (noyau sous-thalamique). Ce traitement nécessite d’implanter des électrodes qui envoient au cerveau des stimulations de faible intensité électrique.

Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité d’un nouveau type de stimulation du cerveau (2 cibles de stimulation dans le cerveau au lieu d’une dans la technique habituelle) avec un implant commercialisé depuis 2009. Une cinquantaine de patients seront recrutés. Chaque patient sera attribué, au hasard, à un groupe (soit classique soit nouveau traitement de stimulation) sans que le médecin ou le patient ne sache quel traitement il reçoit (randomisation). Le suivi sera organisé en 6 visites médicales sur 3 mois pour réaliser examens cliniques et questionnaires.

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La recherche autour des maladies infectieuses

La recherche autour des maladies infectieuses

Causées par des micro-organismes pathogènes comme les bactéries, les virus, les parasites ou les champignons, les maladies infectieuses peuvent se transmettre directement ou indirectement d’une personne à l’autre. 

Si certaines de ces maladies, comme le rhume ou l’angine, sont bénignes, d’autres, comme le paludisme, la tuberculose, le sida ou les hépatites sont beaucoup plus graves, et il n’existe pas toujours de traitements définitifs. 

Les médecins du service national de maladies infectieuses du CHL ont une longue tradition de recherche, et ils ont développé des liens de collaboration très forts avec l’unité de maladies infectieuses du LIH (Infectious Diseases Unit). Ils sont depuis de nombreuses années impliqués dans projets de longue haleine, notamment sur les virus du sida ou de l’hépatite C.


Recherche et suivi des patients atteints du virus du sida

  • Un ambitieux projet européen de recherche sur le sida: Projet EuroSIDA  

Financé par la Commission européenne dans le cadre du programme de recherche FP7, le projet EuroSIDA a pour vocation de suivre le pronostic clinique à long terme des patients porteurs du virus du sida en Europe et de vérifier l’impact des traitements antiviraux sur leur état de santé. Le projet a démarré en 1994 et il s’est étoffé au cours des années prenant en compte les évolutions des traitements anti-VIH et les avancées de la médecine pour le suivi des patients infectés. A ce jour, il inclut plus de 22 000 patients, porteurs du virus du sida et suivis dans plus de 100 hôpitaux de 35 pays européens, dont le CHL. Entre 200 et 300 patients du CHL ont en effet été inclus au fil des années dans les différentes cohortes recrutées par le projet. L’analyse des données recueillies a permis de nombreuses publications, étudiant différents aspects des évolutions du virus et des réponses aux traitements antiviraux. 

Les chercheurs se sont ainsi intéressés aux potentielles conséquences du gain de poids consécutif à la prise de traitement antiviraux, en vérifiant notamment les risques cardiovasculaires et de diabètes. En étudiant ainsi les incidents cardiovasculaires et le diabète de patients « neutres » avant la prise de traitement antiviraux, et en les corrélant avec leur évolution pondérale, ils ont identifié une augmentation des risques cardio-vasculaires chez les patients considérés au départ comme de poids « normal ». Le risque de développer un diabète augmente aussi avec la prise de poids, indépendamment toutefois du poids d’origine des patients6.  

L’analyse des données concernant la prise en charge des patients VIH dans les différents pays européens, et notamment la comparaison entre les pays est-européens et les autres, a aussi permis d’identifier de grandes différences : la prescription de traitements antirétroviraux pour des patients asymptomatiques est faite plus tard dans les pays d’Europe de l’Est. Rares sont aussi les centres de traitements est-européens à effectuer des tests de résistance avant de prescrire des traitements antirétroviraux ou si les traitements antirétroviraux ont échoué. Enfin, les différences sont notables entre les pays d’Europe de l’Est et les autres concernant la vaccination contre l’hépatite B, l’accès direct aux antiviraux, l’intégration de traitements VIH/tuberculose, et l’examen de santé général des porteurs de virus pour identifier d’autres problèmes.


L’hépatite C au Luxembourg : études épidémiologiques sur des populations cibles

  • Une étude épidémiologique au Luxembourg sur les usagers de drogue et le virus de l’hépatite C: Projet HCV-UD

Mis en œuvre en collaboration avec le LIH, mais aussi avec l’Abrigado et plusieurs autres centres d’accueil des drogués au Luxembourg, le projet HCV-UD s’adresse à une population particulièrement à risque d’infection par le virus de l’hépatite C : les usagers de drogue. 

L’étude, réalisée sur base d’un questionnaire et d’un suivi biologique, permet de connaître l’état de santé des participants, vérifiant ainsi s’ils sont affectés par le virus et pouvant proposer des traitements. Elle permet aussi de mieux identifier les facteurs de risque associés à la prise de drogues, d’évaluer l’efficacité des nouveaux traitements et d’améliorer les actions de prévention. A ce jour, 330 personnes ont accepté de participer à l’étude. Les données recueillies n’ont pas encore été analysées et le recrutement se poursuit. 

  • Une étude sur l’hépatite C en prison au Luxembourg: Projet HCV CPL

Cette étude a démarré en 2003. A l’origine, le projet avait pour but le recensement et le traitement des patients infectés par le virus de l’hépatite C emprisonnés au Centre Pénitentiaire de Luxembourg et leur possible ré-infection. Entre 2003 et 2013, 665 prisonniers ont été testés positifs, 204 ont été traités. 44 n’ont pas répondu au traitement, 43 ont été perdus de vue et 122 ont été guéris. Les médecins du CHL et les chercheurs du LIH ont toutefois observé qu’un pourcentage trop élevé de détenus guéris étaient à nouveau ré-infectés à leur sortie de prison. Le protocole de l’étude a alors été récemment modifié pour permettre une meilleure évaluation du taux d’infection par hépatite C en prison. Il inclut aussi dorénavant la mise en œuvre d’un réseau d’accueil des détenus dès leur sortie de prison, prévoyant un contact chez un médecin généraliste prescripteur de méthadone. 

Dr Vic Arendt, médecin infectiologue au CHL

Mon premier travail de recherche, c’était dans un laboratoire de virologie (étudiant les virus), à la fin de ma spécialisation à New York. En arrivant au CHL, j’ai pu poursuivre dans cette voie, en étant dès l’origine impliqué dans la création d’un laboratoire de virologie à l’hôpital. Ce labo prenait en charge le suivi des patients HIV, en étudiant l’évolution des charges virales. Nous faisions des cultures de virus, qui nous permettaient de mieux voir comment se développait le HIV, mais aussi de vérifier l’efficacité (toute relative) des monothérapies et des premiers médicaments. Le laboratoire a pris de l’ampleur, il s’est spécialisé dans la résistance aux antiviraux, puis a développé une branche sur la virologie et l’immunologie fondamentale… il a aussi été intégré à ce qui était à l’époque le CRP-Santé, aujourd’hui LIH.

Avec l’équipe du laboratoire, j’ai participé à plusieurs projets de recherche sur le sida, notamment en Afrique, avec le soutien du Ministère de la coopération luxembourgeoise. Nous avions par exemple un projet au Rwanda, pour étudier la transmission du virus entre la mère (séropositive) et l’enfant, pendant la grossesse puis l’allaitement. A cette époque, alors qu’on connaissait la possibilité d’infection par la mère à l’enfant au moment de l’allaitement ou de la grossesse, on ne donnait pas systématiquement de traitement tri-thérapique à la mère – la prescription du traitement dépendait du degré de déficience immunitaire de la personne. Notre étude nous a amené à prescrire à toutes les femmes enceintes et allaitantes séropositives, un traitement de tri-thérapies, et nous avons constaté une très forte réduction de la transmission du virus entre la mère et l’enfant. Les résultats de ce travail ont été largement reconnus par la communauté internationale médicale.

Aujourd’hui, je participe à deux études menées au Luxembourg sur l’hépatite C en collaboration avec le LIH. Dans notre pays, ce sont les usagers de drogue les plus affectés par ce virus. Nous voudrions en connaître la prévalence, les guérisons naturelles s’il y en a, connaître les différents types de génotypes, mieux évaluer le nombre de patients qui devraient recevoir un traitement antiviral. Nous voudrions aussi vérifier la corrélation entre les habitudes de consommation des drogues, la durée et les substances consommées et le risque d’infection à l’hépatite C.»

VIH / SIDA

  • Essai d’interruption du traitement chez des patients séropositifs avec un faible taux de virus dans le sang

L’infection au VIH peut être contrôlée avec des antirétroviraux qui diminuent la charge virale (nombre de particules dans le sang). Le virus n’est pas éliminé mais sa quantité est si faible qu’il ne peut plus être détecté. Le traitement doit continuer à vie. Il peut être toutefois associé à de nombreux effets indésirables et certains patients développent parfois une résistance au médicament. L'objectif de cette étude est d'évaluer la proportion de patients dont la charge virale reste faible même après 48 semaines (11 mois) d'interruption du traitement. Dans un premier temps, la charge virale sera mesurée chez des patients séropositifs sous traitement antirétroviral. Dans un second temps, les patients avec une charge virale très basse se verront proposer une interruption de traitement sous suivi rigoureux. 643 patients seront inclus en Belgique et au Luxembourg.

  • Nouvelle stratégie de traitement précoce du VIH

Après détection du VIH, le début du traitement est généralement envisagé en fonction du taux de CD4+ (cellules du sang qui aident à combattre les infections). Ce taux est élevé en début d’infection puis diminue avec le temps. Si ce taux descend en dessous de 350 cellules/mm3 ou si des symptômes de SIDA apparaissent, un traitement doit être débuté. Certains experts pensent cependant que le traitement devrait commencer plus tôt.

L’objectif de cette étude est de définir si le démarrage d’un traitement précoce (lorsque le taux de cellules CD4+ est élevé) permettrait au patient de rester en bonne santé plus longtemps. Les patients acceptant de participer seront répartis en deux groupes : les patients du premier groupe recevront un traitement contre le VIH immédiatement après le recrutement, les patients du second débuteront le traitement lorsque le taux de cellule CD4+ sera au-dessous de 350 cellules/mm3 ou si des symptômes du SIDA apparaissent. Les patients seront contrôlés par leur médecin tous les quatre mois. 4 000 personnes devraient participer dans le monde entier. L’étude dure environ 6 ans.


HEPATITE C

  • Toxicomanie, hépatite C et substitution : étude épidémiologique, comportementale et clinique au Luxembourg

L'hépatite C (HCV) est un virus qui s’attaque aux cellules du foie et entraine son inflammation. Le virus est transmis essentiellement par voie sanguine et les consommateurs de drogues injectables (par seringue) y sont souvent exposés.

L’objectif de cette étude est d’évaluer la proportion des usagers de drogue infectés par le virus de l’hépatite et de connaître leurs habitudes de consommation pour mieux comprendre les facteurs de risque de transmission du virus. Des échantillons de sang, des informations sur les habitudes de consommation et sur le développement de la maladie seront recueillies. 1000 patients devraient être recrutés au Luxembourg.

  • Prise en charge de l’Hépatite C en milieu carcéral

L'hépatite virale C (HCV) touche environ 1% de la population mondiale. Elle est cependant beaucoup plus fréquente dans la population carcérale (29-35%), notamment dû au taux élevé de consommateurs de drogue injectables. Ce virus peut entraîner à long terme des lésions au niveau du foie, dont la plus grave est la cirrhose, pouvant évoluer vers un cancer du foie.

L’objectif de cette étude est d'analyser les possibilités de prise en charge de patients ayant une sérologie hépatite virale C positive lors d'un séjour en milieu carcéral et d’évaluer le taux de réinfection et de super-infection (infection par d’autres souches VIH) lors de leur séjour en prison. Des échantillons de sang et des examens médicaux seront réalisés et des données sur les habitudes de consommation des drogues et sur les antécédents d’infection seront recueillies à l’entrée en prison, annuellement et à la sortie de prison. Environ 250 patients seront recrutés.


ROUGEOLE

  • Effets à long-terme de la vaccination et de l’infection naturelle par le virus de la rougeole.

La rougeole est une maladie hautement infectieuse causée par un virus qui peut avoir des effets indésirables graves et durables. La vaccination contre ce virus permet de développer des cellules immunitaires mémoires (cellule de défense de l’organisme) appelées lymphocytes B et T et des anticorps (des protéines capable de reconnaitre des substances étrangères au corps) qui persistent plusieurs années dans l’organisme pour protéger l’individu contre l’infection.

L’objectif  de ce projet est d’étudier les types de lymphocytes B obtenus avant et après la vaccination et de vérifier si l’identification spécifique du virus (son identité virale) change après une vaccination. 50 patients séronégatifs au virus de la rougeole et acceptant d'être vaccinés seront inclus au Luxembourg. Le suivi durera pendant 3 ans.

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La recherche autour des blessures du genou

La recherche autour des blessures du genou

Le genou est l’une des articulations les plus compliquées du corps humain. Il est aussi constamment soumis à des contraintes, non seulement lors d’activités récréatives ou sportives mais aussi dans la vie quotidienne. Les chirurgiens orthopédiques du CHL autour des Profs Romain Seil et Dietrich Pape, s’investissent depuis de nombreuses années dans la recherche sur les blessures du genou, axant leurs travaux sur :

  • Le suivi personnalisé des patients avec entorse du genou.
  • Les procédures chirurgicales de préservation articulaire qui comprennent les interventions permettant de ne pas avoir recours à une articulation artificielle.
  • Le meilleur traitement pour les patients nécessitant des prothèses articulaires. 
  • Le meilleur traitement pour les patients dont les prothèses du genou sont douloureuses ou usées.

Les travaux qu’ils mènent en collaboration privilégiée avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH mais aussi avec des partenaires universitaires des Universités de la Sarre à Homburg, de Luxembourg, de Bologne, de Milan, de Genève, d’Oslo et de Caen, leur permettent de progresser non seulement d’un point de vue clinique, mais aussi de faire avancer les connaissances scientifiques en chirurgie du genou.


Recenser et analyser les blessures du genou et leurs conséquences: Ligament croisé antérieur, ménisque, cartilage

  • Projet : optimisation de l’intervention clinique après blessure des tissus mous du genou

Le projet est né du désir d’offrir aux patients victimes de rupture du ligament croisé du genou les meilleurs soins et les meilleures chances de récupération de leurs capacités physiques. Constatant la nécessité d’une analyse quantitative des types de blessures du genou, de leur prise en charge, du suivi pré et post opératoire, l’équipe du département orthopédie du CHL (médecins chirurgiens, infirmiers et kinésithérapeutes) a collaboré avec le laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH pour mettre en place une sorte de registre des patients. Dès leur première visite au CHL, les données médicales des patients victimes d’entorses du genou  sont intégrées dans ce registre, et chaque nouvelle visite apporte son complément d’informations collectées. Au fil des années, les informations recueillies sont devenues plus précises et plus complexes, et des données concernant des personnes « saines » (sans lésion au genou) ont aussi été recueillies. Cette intégration de patients sains a permis de mieux comprendre ce qui est « normal ». A ce jour, plus de 700 patients sont inclus dans ce registre, et l’analyse des données a permis plusieurs avancées significatives concernant la prise en charge des blessures du genou. Ainsi, se basant sur les profils de patients, le résultat et le suivi opératoire de la blessure, l’équipe a pu définir des indications et des critères permettant de vérifier si une opération serait oui ou non nécessaire. Le suivi post-opératoire a permis l’établissement de références et la standardisation des évaluations et des tests, et de fait, une meilleure prise en charge post-opératoire des patients.


Evaluer l’efficacité des techniques opératoires

  • Quelles prothèses de genou pour quel type de patient ?

Projet de registre

La sévérité de l’arthrose du genou implique parfois la pose d’une prothèse. Il existe bien entendu plusieurs types de prothèses, différentes selon les matériaux utilisés, leur mécanisme de fonctionnement, le type de fixation, leur forme et leur adaptabilité aux corps des patients. La recherche empirique sur des patients et sur le suivi de leur opération ne peut que contribuer à la mise au point et au perfectionnement des prothèses. Dans ce cadre, le Prof. Seil et les membres de son équipe participent au registre européen stryker NTX, dans lequel sont recensées des informations concernant le suivi de trois formes de prothèses de genou différentes, toutes développées par le même fabricant. L’étude concerne une vingtaine d’hôpitaux / centres cliniques sur toute l’Europe et vise l’inclusion de 1600 patients. Le suivi des patients s’étale sur une dizaine d’années, permettant une évaluation sur le long terme de l’innocuité et de l’efficacité de la prothèse. 32 patients ont accepté de participer à l’étude au CHL.

  • De l’articulation animale à l’articulation humaine

Recherche translationnelle autour de la chirurgie du genou

Il est possible d’utiliser des modèles animaux pour évaluer et définir les meilleures techniques de chirurgie du genou. C’est en partant de ce postulat que le Dr Pape et son équipe ont cherché à  identifier le meilleur modèle animal pour travailler sur la reconstruction des ligaments croisés antérieurs chez l’enfant, l’ostéotomie du tibia et la réparation du cartilage articulaire. Même s’il n’existe pas de modèle animal reproduisant strictement le mécanisme du genou humain, les médecins chercheurs se sont intéressés à l’articulation du genou du mouton, qui présente de grandes similitudes avec l’articulation humaine. L’étude de la reconstruction des ligaments antérieurs chez le mouton a permis l’identification de différents facteurs de risque, selon les techniques chirurgicales utilisées. Le modèle d’ostéotomie du tibia, pratiqué sur le mouton a permis une bien meilleure compréhension de l’effet du ligament axial sur l’extrémité basse de certaines parties de l’articulation du genou. L’étude de fractures ostéochondrales et de l’ostéoarthrose chez certains animaux a  entraîné de nouvelles découvertes sur les mécanismes de réparation de cartilage et les traitements possibles.

Caroline Mouton, collaboratrice scientifique

Je suis ingénieur biomédical de formation et j’ai commencé à travailler sur le genou pendant mon stage de master 1, en élaborant des modèles informatiques pour simuler la mécanique du genou après une opération hypothétique. Intégrée en 2009 à l’équipe du  laboratoire de recherche en médecine du sport du LIH, j’ai été très rapidement impliquée dans les discussions concernant le suivi des patients et les améliorations nécessaires demandées et attendues par les chirurgiens. Ils constataient en effet qu’un patient sur quatre âgé de moins de 25 ans et opéré des ligaments croisés, cassait sa plastie (la reconstruction). D’autres ne refaisaient jamais de sport, certains souffraient de complications et les raisons de ces « semi-échecs » n’étaient pas vraiment connues.

J’ai été fascinée par ces questions, à tel point que j’en ai fait le sujet de ma thèse, présentée en juillet 2016 et passée avec les honneurs. Je pense que mon travail a contribué à une standardisation de la prise en charge des patients après leur opération et à une personnalisation de leur traitement. Cela permet à chacun, à son rythme, selon sa pathologie, sa morphologie et son physique, de retrouver la meilleure qualité de vie.

J’ai la chance de faire partie d’une équipe très dynamique, super compétente. Nous publions beaucoup, dans les meilleures revues scientifiques orthopédiques du monde, et nous voyons que cela attire de plus en plus de visiteurs et de collaborateurs cliniques et scientifiques de l’étranger au CHL. Nous organisons régulièrement des congrès scientifiques sur ces sujets au Luxembourg, et nous participons activement à des conférences scientifiques sur les 5 continents.»

ARTHROSE DU GENOU

Lorsque le genou est sévèrement endommagé par l'arthrose, les médecins peuvent juger nécessaire d'implanter une prothèse pour remplacer l'articulation. Le but principal d’une prothèse est de reproduire l’anatomie du genou sain, de réduire la douleur et de restaurer la mobilité du patient. La pose de cette prothèse est un acte chirurgical lourd nécessitant un suivi postopératoire sur plusieurs années.

  • Registre européen de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon

Le registre de surveillance des prothèses de genou Scorpio/Thriathlon a pour but de recueillir les données du suivi organisé sur plus de 10 ans, de patients éligibles pour une prothèse totale ou partielle du genou de type Scorpio/Thriathlon. Le projet implique 16 sites hospitaliers et inclura jusqu'à 1600 patients. Il permettra de documenter l’évolution du patient grâce à la récupération de données sur l'implant, la chirurgie et les examens cliniques. Celles-ci seront complétées par les informations transmises par les patients concernant l’état  (ou « l’évaluation subjective du fonctionnement « ) de leur genou et leur état de santé général.

  • Résultats cliniques, radiographiques et subjectifs après pose de prothèse totale de genou PHYSICA

Le but de l’étude est d’évaluer, en parallèle, la performance de 2 prothèses totales du genou Physica CR (conservant le ligament croisé postérieur) et Physica PS (avec stabilisation postérieure). Cent cinquante patients seront recrutés sur plusieurs sites en Europe (dont 55 à Luxembourg) et suivis sur plus de 5 ans. Les observations des médecins, les radiographies, les résultats de tests fonctionnels et de questionnaires évaluant l’impact du traitement sur la qualité de vie du patient seront documentés. Tout événement indésirable (douleurs, etc) sera enregistré.


ENTORSES DU GENOU

  • Optimisation du suivi des patients après entorses sévères du genou

Les entorses du genou, et plus particulièrement les lésions du ligament croisé antérieur, provoquent des instabilités du genou et des faiblesses musculaires qui affectent la pratique sportive et les activités de la vie quotidienne. Qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire ou non, les patients avec ces lésions ont besoin au minimum de 6 mois de rééducation pour retrouver la fonction de leur genou et espérer retourner à des activités physiques telles que le football ou le ski.

Le but de cette étude est d’améliorer le suivi et la réhabilitation des patients après entorse du ligament croisé antérieur. Les observations du médecin, les données de la chirurgie (si elle a lieu), les évaluations réalisées chez les kinésithérapeutes (force musculaire, sauts, laxité) ainsi que des questionnaires permettant d’évaluer l’impact de la blessure sur la qualité de vie seront analysés. Une centaine de patients seront recrutés par an pour un suivi sur 12 mois.


PREVENTION

  • Prévention des blessures chez les jeunes sportifs – Evaluation des facteurs de risque

Au cours des dernières décennies, le volume et l'intensité des entraînements sportifs ont fortement augmenté chez les jeunes sportifs. Cette intensité peut provoquer de sérieux problèmes de santé suite à des accidents ou à la surcharge de l’os, des tendons et des ligaments. Au Luxembourg, un sportif interrogé sur deux déclare avoir eu une blessure liée à sa pratique sportive au cours des 12 derniers mois.

Le but de cette étude est d’améliorer la prévention des blessures sportives en assurant un suivi complet des athlètes à travers l’utilisation d’un système électronique de surveillance. Ce système permettra à l’utilisateur d’intégrer tous ses entraînements /douleurs/blessures/tests physiques et médicaux dans un agenda. Sur la base de ces données, il sera possible d’identifier les facteurs prédisposant à une blessure, liés au sportif ou à son entraînement. Il serait ainsi possible d’anticiper et de prévenir les blessures des sportifs de haut niveau.


HALLUX VALGUS

  • Résultats à court terme d’une plaque dédiée au traitement de l’hallux valgus

L’hallux valgus est la déformation de l’avant pied  la plus observée. Elle affecte particulièrement les femmes et les adultes au-dessus de 40 ans et se manifeste principalement par des douleurs du pied accompagné de difficultés pour se chausser.

Le but de cette étude est de rapporter les résultats des patients dont l’hallux valgus a été traité par chirurgie avec une plaque de type ScarfExtreme. Les données seront extraites du suivi du patient (une visite préopératoire et quatre visites sur un an après opération). Les données cliniques, les données liées à la chirurgie, les radiologies permettant d’évaluer la correction de la déformation par la chirurgie, ainsi que les questionnaires remplis par les patients et évaluant leurs symptômes, seront recueillis. 40 patients seront recrutés.

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La recherche autour des allergies

Confronté à ce qu’il ressent comme une substance dangereuse, le système immunitaire d’une personne sensibilisée à un allergène déclenche une réaction parfois violente : l’allergie. La prévalence du nombre de personnes allergiques dans le monde a très fortement augmenté ces 20 dernières années et on estime que 25 à 30 % de la population des pays industrialisés est concernée par une maladie allergique, 4 à 8 % des enfants d’âge préscolaire par une allergie alimentaire.

Au CHL, l'équipe d'Immuno - Allergologie, en collaboration avec les chercheurs du Luxembourg Institute of Health, ne se contentent pas de diagnostiquer les allergies, mais cherchent aussi les moyens de les guérir. Ils développent leurs recherches dans deux directions :

Allergies au poisson et au poulet, aux crustacés et aux animaux

Projet « animal allergens »

Le service d’Immuno-Allergologie travaille depuis plusieurs années sur les allergènes aux animaux : identification d’allergènes cliniquement pertinents responsables de l’allergie croisée poisson-poulet, allergènes de crustacés, allergènes des épithélias d’animaux. Les allergènes d’animaux restent une thématique d’intérêt pour les chercheurs du LIH qui continuent à travailler sur les sérums de patients sélectionnés et phénotypés par les cliniciens du CHL.


Allergie à l’arachide et / ou au poisson

Etude APSIS : identification de peptides immunoréactifs provenant de sérums de patients avec allergie alimentaire à l’arachide ou au poisson

L’allergie à l’arachide est une allergie fréquente, sévère et persistante dont les chances de guérison naturelle sont faibles. Actuellement, nous ne disposons pas de moyen simple d’évaluer la sévérité de cette allergie chez un patient donné et seule la réalisation d’un test de provocation orale, nécessitant une hospitalisation et à risque de réaction grave, nous en donne un reflet. L’allergie au poisson, moins fréquente et moins difficile à gérer au quotidien, répond aux mêmes caractéristiques. Le premier objectif de cette étude est l’étude par spectrométrie de masse et tests d’activation des basophiles de peptides d’arachide et de poisson dans le sérum de patients allergiques au cours de tests de provocation par voie orale en comparaison à des sujets non allergiques. Le second objectif est d’étudier la digestion et l’absorption des allergènes d’arachide tout au long d’un test de provocation orale, en comparant les patients ayant présenté une réaction allergique et ceux n’ayant pas réagi. Une centaine de personnes ( allergiques et contrôles ) ont été inclus. L’étude est terminée et les publications sont en cours.


Allergie aux légumineuses et / ou à l’arachide

Etude PA : « plant allergens »

L’allergie alimentaire aux légumineuses est une allergie principalement croisée avec l’arachide mais pas toujours. Certains enfants développent au moment de la diversification alimentaire des réactions allergiques au petit pois et à la lentille, également au soja pour les plus fréquentes, sans allergie à l’arachide. Les légumineuses sont actuellement très à la mode, valorisées pour leurs qualités organoleptiques et nutritionnelles, d’autant plus qu’elles sont sans gluten et vegan. Elles sont de plus en plus retrouvées dans des aliments industriels et exposent les enfants à des réactions allergiques potentiellement sévères et difficiles à éviter. Nous avons souhaité étudier les allergènes des légumineuses du genre vigna qui commencent à être introduites sur le marché occidental. Nous avons sélectionné pour représenter cette famille le haricot niébé couramment consommé en Afrique et au Portugal. D’autres légumineuses vigna consommés plutôt en Asie ont été également étudiées, en particulier le haricot mungo. Nous avons identifié les allergènes du haricot niébé et les avons comparés avec ceux des autres légumineuses. Cinquante sérums d‘enfants allergiques aux légumineuses ont été étudiés et leur réactivité au haricot niébé ainsi que leur réactivité croisée avec les autres légumineuses classiques et l’arachide recherchée. Une alerte d’allergovigilance nous semble devoir être émise sur ces nouveaux aliments. La publication est en cours.


Allergie à la viande rouge

Morsures de tique et allergie à la viande – Projet IR-Gal

L’allergie alpha - Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après l’ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitue un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respira- toire, des réactions gastro - intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande.

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande.

Efficacité de l’immunothérapie aux fruits à coque ou à l’arachide

Projet ORONUSS

L’arachide et les fruits à coque sont responsables d’allergies très graves, parfois mortelles. Les chances de guérison naturelle sont très faibles, obligeant les patients à suivre des régimes d’éviction très stricts et à se munir en permanence d’une trousse d’urgence avec stylo d’adrénaline auto injectable, ce qui a un impact durable sur leur qualité de vie et celle de leur entourage. L’immunothérapie consiste à ingérer des doses au départ minimes puis croissantes d’allergènes ( arachide ou autre fruit à coque ). Ces protocoles sont réalisés couramment en Europe pour l’arachide mais font encore débat. Dans le cas d’ORONUSS, il s’agit de valider un protocole d’immunothérapie orale à l’arachide et également aux autres fruits à coque et d’étudier leur efficacité à long terme, sur une durée totale de 5 ans. Ces protocoles, réalisés chez 99 patients, nécessitent un suivi médical rapproché et une coordination parfaite entre les familles et l’allergologue et sont très prometteurs. Une dose d’entretien apparait nécessaire pour envisager une tolérance à long terme.

Notre fils est allergique aux fruits à coque et à l’arachide.

C’est son médecin allergologue, qui, constatant l’allergie, nous a conseillé de nous adresser à un spécialiste du service immuno-allergologie du CHL. Les tests sanguins et cutanés, qui ont été faits à l’hôpital, ont confirmé l’allergie, à un degré très élevé. Ils ont aussi confirmé, au fil du temps, que l’allergie à certains fruits à coque avait disparu, ne laissant place qu’aux arachides. Il nous a alors été proposé de faire participer notre garçon à un projet de recherche en immunothérapie, avec l’objectif d’augmenter son seuil de tolérance à l’arachide. On partait de vraiment très loin, parce que son cas était défini comme « critique » : je me souviens par exemple que lors d’un mariage, il avait réagi physiquement à des cacahouètes qui trainaient sur une table, sans même en avoir mangé !

Avec l’immunothérapie, nous avons commencé à lui donner quotidiennement des doses infimes de cacahouètes, augmentées peu à peu afin d’habituer son corps. Mon mari et moi avons été très bien informés et formés à tout ce qui pourrait se passer dans le cadre de l’étude. Il était notamment très important de bien surveiller toutes les réactions physiques que notre fils pouvait avoir, des maux de ventre à l’apparition de plaques par exemple, pour être sûrs d’adapter les doses si nécessaire. Cela n'a pas été toujours simple, et nous avons eu quelques frayeurs, notamment lorsque notre petit a réagi trop fort à l'augmentation des doses. Mais, à force de patience et de volonté, grâce au soutien du Dr Morel et de son équipe, nous avons été tout content, un peu moins de deux ans plus tard, d'annoncer à notre médecin spécialiste que notre fils pouvait ingérer jusqu’à 6 cacahouètes par jour !! L’objectif serait d’arriver jusqu’à 16, il reste encore du chemin mais nous sommes sur la bonne voie !

La participation à ce projet, malgré les difficultés et les contraintes qu’elle a pu engendrer parfois, est très importante pour nous. Même si l’on parle de plus en plus des allergies alimentaires dans la presse et si le grand public est un peu plus sensibilisé, ce sont des maladies qui sont mal connues, et auquel les gens ne sont pas du tout attentifs s’ils n’y sont pas confrontés pour des raisons personnelles. Pour notre fils, c’est le quotidien qui change de manière radicale, si d’une allergie extrême à la cacahouète, il arrive à en manger plus d’une dizaine par jour. Il n’est plus obligé de surveiller son alimentation de manière aussi drastique, il peut plus facilement manger à la cantine, être invité chez des amis, goûter un gâteau d’anniversaire. C’est une autre vie.»

L'allergie est une réaction inflammatoire de l'organisme lors d’un contact avec une substance étrangère (allergène). Le risque majeur est un choc anaphylactique (une réaction allergique sévère, démesurée) qui représente un risque pour la vie.

Morsures de tique et allergie à la viande

L’allergie alpha-Gal est une allergie aux viandes rouges et aux abats de mammifères. Les réactions sont plutôt atypiques et donc difficiles à diagnostiquer, car elles ne surviennent que plusieurs heures après ingestion de viande. Fait surprenant : la morsure de tique constitute un risque majeur de développer cette forme d’allergie, surtout pour les personnes ayant réagi à ces morsures par des réactions inflammatoires importantes. Des symptômes tels que les rougeurs cutanées, la détresse respiratoire, des réactions gastro-intestinales, voire des chocs anaphylactiques, peuvent alors résulter de la consommation de viande. 

Le diagnostic de base se fait par des tests cutanés, des tests sanguins de quantification d’anticorps IgE spécifiques et d’activation cellulaire. L’étude en cours en collaboration avec le LIH a pour objectif de mieux comprendre les bases immunologiques de cette allergie, d’en améliorer le diagnostic et de suivre son développement au cours de régimes d’éviction de consommation de viande. 


Immunothérapie orale contre l’allergie à l’arachide et aux fruits à coque

L'allergie à l'arachide et aux fruits à coques occupe une place particulière dans les allergies alimentaires en raison de sa gravité, de sa fréquence, et du faible taux de guérison naturelle. Les sujets allergiques à l'arachide ou aux fruits à coque sont à risque de choc anaphylactique (réaction allergique sévère, susceptible d’entraîner le décès de la personne). Il est toutefois difficile d’éviter ces allergènes du fait de leur présence masquée dans de nombreux aliments préparés.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la durée nécessaire pour qu’une immunothérapie orale permette une guérison durable de sujets allergiques à l’arachide et/ou aux fruits à coques. L’idée est de désensibiliser progressivement le patient en habituant son corps à la présence de l’allergène, par l’ingestion de doses infimes puis croissantes. Une visite de contrôle est organisée tous les 3 mois. Plusieurs tests de provocation orale (ingestion d’une dose plus forte) seront réalisés en milieu hospitalier avec un suivi médical tous les 6 mois La durée du suivi est de 5 ans minimum.


Evaluation de la sensibilisation aux protéines de pois chez les patients allergiques aux légumineuses et/ ou arachides

Les légumineuses telles que l’arachide, soja, pois, lentilles, pois chiches et lupin font partie des cinq classes de nourriture majoritairement responsables des réactions allergiques.

Le but de cette étude est d’évaluer le risque allergique d’une protéine de pois commerciale extraite du pois sec et utilisée comme ingrédient dans les viandes reconstituées. Un premier test de provocation orale (ingestion de viande avec protéine de pois) sera réalisé le premier jour sous surveillance. Un second test sera réalisé sans que le participant ni le médecin ne sache si la viande ingérée contient des protéines de pois ou non. Un prélèvement sanguin sera réalisé les 2 jours. Une vingtaine de patients seront intégrés à cette étude.


Application de l’immunologie des systèmes à la recherche de marqueurs personnalisés d’efficacité clinique

Les allergies engendrent une réaction du système immunitaire qui a comme propriété de protéger le corps humain contre toute agression. Les mécanismes de dérégulations du système immunitaire dans le cadre des allergies sont encore peu compris.

Le but de cette étude est de mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont allergiques, et par quels mécanismes l’immunothérapie peut induire la tolérance à certains allergènes. Une quinzaine de patients allergiques au venin d’insecte ou au pollen seront recrutés. Des échantillons de sang et de selles seront prélevés pour des analyses en laboratoire. Les analyses auront pour but d’identifier de nouveaux facteurs associés à l’allergie. L’hyperactivation des cellules observées chez les patients allergiques et le microbiome intestinal (ensemble de bactéries présentes dans l’intestin) seront étudiés.

Services associés
La recherche autour du cancer

Le mot « cancer » est générique. Il recouvre plus de 200 types de maladies, différentes dans leur origine, leur développement et leur traitement, selon les cellules dans lesquelles elles sont apparues.

Le cancer, au Luxembourg, est la première cause de mortalité chez les hommes, la seconde chez les femmes. Lutter contre le cancer, c’est bien entendu prévenir et traiter la maladie, mais c’est aussi chercher de nouveaux traitements, plus efficaces, qui permettront de guérir un plus grand nombre de personnes en leur offrant une meilleure qualité de vie. Au Luxembourg, le Plan Cancer national, élaboré sous l’égide du Ministère de la Santé, cherche à fédérer l’ensemble des acteurs impliqués dont le CHL, autour de grands objectifs à atteindre.

Le CHL s’est traditionnellement impliqué dans la recherche sur le cancer, par l’engagement de plusieurs de ses médecins, non seulement spécialisés en cancérologie mais aussi dans d’autres disciplines, comme la pneumologie, la neurochirurgie, ou l’ORL. Comme pour le traitement et le suivi clinique du cancer, la recherche est souvent multidisciplinaire, impliquant plusieurs spécialités médicales et des approches différentes d’un même problème. A ce jour, les médecins du CHL participent :

  • À des projets de recherche fondamentale, soit par leur contribution à des collections d’échantillons de tumeurs cancéreuses, soit par leur participation aux travaux de recherche fondamentale menés au sein d’institutions partenaires comme le LIH ou le LCSB.
  • À des projets de recherche clinique, c'est - à - dire concernant des médicaments et des traitements expérimentaux.

Cancer du sein

Etude AURORA

Comprendre les aberrations moléculaires du cancer du sein métastatique

(Aiming to Understand the Molecular Aberrations in Metastatic Breast Cancer: The AURORA PROGRAM)

  • Promoteur : Breast Internatial Group (BIG)
  • Investigateur principal : Dr Caroline Duhem (oncologue au CHL)

Le cancer du sein prend naissance au niveau du sein (cancer primaire), peut y réapparaitre (récidive locale), ou se propager à d’autres organes (métastatique). « AURORA » est un programme de recherche visant à comprendre les caractéristiques moléculaires du cancer du sein récurrent ou métastatique. Pour les patients acceptant de participer à ce programme, des données démographiques (âge, sexe, poids), cliniques (diagnostic du cancer du sein, traitement, progression de la maladie) et des échantillons biologiques (sang, tissu) seront collectés. Les échantillons seront utilisés pour rechercher des modifications génétiques qui permettraient de comprendre l’apparition du cancer du sein. Ce programme de recherche inclura 1300 patients en Europe.
 


Cancer du cerveau

Projet de médecine personnalisée des tumeurs cérébrales, collection d’échantillons.

Etude PRECISION PDX :

« Médecine personnalisée pour patients atteints de tumeur cérébrale : de la recherche fondamentale vers des modèles précliniques ».

  • Promoteur :Luxembourg Institute of Health( LIH ) – PI scientifique : Pr S. Niclou
  • Médecin investigateur : Pr Dr Hertel ( service national de neurochirurgie )
  • Etude clinique non interventionnelle – collecte de données, d’imageries et d’échantillons biologiques

Neurochirurgien au CHL, le Dr Frank Hertel et son équipe participent depuis plusieurs années à l’étude Precision - PDX ( anciennement appelée ADAPT – capacités d’adaptation des tumeurs cérébrales ), menée par le laboratoire NORLUX de Neuro - Oncologie du LIH. La collection d’échantillons permettra de développer, dans le futur, des modèles précliniques des tumeurs cérébrales uniques à chaque patient afin d’élaborer des traitements de façon personnalisée. Le Dr Hertel propose aux patients intéressés par le projet de conserver un échantillon de la tumeur enlevée lors de l’intervention chirurgicale qu’ils ont subie. Cet échantillon est ensuite analysé puis stocké dans les laboratoires du LIH. Depuis le début de l’étude, plus de 500 échantillons ont été recueillis, apportant aux chercheurs un matériel conséquent leur permettant analyse, comparaison et réflexion sur l’évolution des tumeurs cérébrales.


Cancer du cerveau

Etude BrainStorm :

« Plateforme de recherche clinique pour l’optimisation de la prise en charge thérapeutique des métastases cérébrales ».

  • Promoteur : Institut Jules Bordet, Belgique
  • Investigateur principal : Dr Duhem ( service d’hémato - oncologie )
  • Partenaire : Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique CIEC ( LIH )
  • Etude clinique interventionnelle – collecte d’échantillons biologiques

Dans cette étude, organisée au sein du réseau collaboratif Oncodistinct auquel le CHL appartient, les patients atteints d’un cancer métastatique ( migra- tion de cellules cancéreuses d’un cancer primitif vers d’autres organes ) sont invités à autoriser la collecte d’échantillons de tissu tumoral ainsi que de sang et de liquide cérébro-spinal. Les échantillons seront collectés au moment du début de la participation à l’étude, ainsi qu’au moment où une progression du cancer au niveau du système nerveux central ( cerveau et / ou moelle épinière ) est observée.

Le but de l’étude est de mieux comprendre les causes de l’apparition des métastases cérébrales et de permettre le développement des nouvelles stratégies de traitement.


Cancer du cerveau et du système nerveux

Etude INSITU :

« Spectroscopie et imagerie peropératoire dans le diagnostic rapide de tumeurs du système nerveux ».

  • Promoteur : CHL
  • Médecin investigateur : Pr Dr Hertel ( service national de neurochirurgie )
  • Etude clinique non interventionnelle – collecte d’échantillons biologiques

L’étude a pour but d’évaluer la précision diagnostique de technologies laser de pointe, comme la spectroscopie Raman ( RS ) et la tomographie par cohérence optique ( OCT ), dans le diagnostic de tumeurs en la comparant aux méthodes conventionnelles de diagnostic ( histopathologie, tomographie par ordinateur, etc. ). Les résultats de ce projet permettront d’établir une méthode de diagnostic claire de la tumeur, ce qui aidera à contrôler que son retrait soit complet pendant l'opération.

Ces nouvelles techniques pourraient, à terme, remplacer ou compléter l'IRM peropératoire et aideront le chirurgien à analyser directement les données sous le microscope chirurgical. Des échantillons de tissus de tumeurs du système nerveux ( cerveau, moelle épinière, nerfs périphériques ) prélevés pendant l'opération sont examinés à l'aide d'un nouveau dispositif robotisé ( SOLAIS System®, Synaptive, Canada ). D'autres résultats révéleront de nouvelles informations sur la composition de la tumeur au niveau des protéines. Cela pourrait améliorer le traitement post-chirurgical d'appoint personnalisé et combler le fossé entre l'épigénétique, l'histopathologie, l'imagerie et la biochimie.

Ce projet de recherche innovant, dans le cadre d'un partenariat de collaboration entre le Service national de neurochirurgie du CHL, le Interventional Neuroscience Group du LCSB, le LIH et le LNS, est financé par la Fondation luxembourgeoise contre le cancer.

Des chercheurs cliniques en neurochirurgie et en neuropathologie travaillent en étroite collaboration avec des informaticiens et des neuroscientifiques. Le projet, unique sous cette forme, permettra de nouvelles découvertes scientifiques dans le domaine de la recherche fondamentale ainsi que dans le domaine de la recherche translationnelle ( recherche préclinique traduite en développement clinique ) directement applicables en clinique.

Cancer du sein

Etude ON-TRK

On-TRK: PrOspective Non-interventional study in patients with locally advanced or metastatic TRK fusion cancer treated with larotrectinib.

Collection des donnés pour l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité d’un médicament dans le traitement d’un cancer porteur d’une fusion du gène NTRK.

(On-TRK: PrOspective Non-interventional study in patients with locally advanced or metastatic TRK fusion cancer treated with Larotrectinib)

Promoteur : BAYER

Investigateur principal : Dr Guy Berchem (oncologue au CHL)

Médecin Co-Investigateur : Dr Caroline Duhem (oncologue au CHL)

Larotrectinib est actuellement la thérapie standard pour le traitement des cancers porteurs d’une fusion du gène NTRK.
L’étude a pour but d’évaluer la sécurité de larotrectinib dans le cadre de la pratique clinique. Tous les patients en traitement avec larotrectinib, adultes ou enfants, pourrons être invités à participer à cette étude.
Dans le cadre de l’étude, des données concernant les antécédents médicaux et les traitements antérieurs, ainsi que l’histoire du cancer du patient et les informations concernant le traitement avec larotrectinib, notamment les effets secondaires rapportés par le patient seront collectés pour évaluer la sécurité et l’efficacité de larotrectinib.

 


Cancer du poumon

Etude SPRING :

« Prolongement de la survie par la génomique rationnelle et innovante ».

  • Promoteur : WIN Consortium
  • Investigateur principal : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Aire thérapeutique : cancer du poumon
  • Etude clinique interventionnelle internationale de phase I impliquant plusieurs médicaments

SPRING est le premier essai clinique mondial évaluant les bénéfices de l’association de 3 médicaments ciblés ( trithérapie ) chez des patients atteints d’un cancer du poumon avancé ou métastatique.

L’essai clinique, conçu et réalisé par le consortium international WIN “ Worldwide Innovative Network in Cancer Personalized Medicine ’’, a été réalisé dans 4 pays ( Etats - Unis, Israël, Espagne, Luxembourg ) et sur 5 sites cliniques, dont le CHL au Luxembourg qui a participé avec le support du Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique ( LIH ). La Fondation ARC* ( France ), membre et partenaire stratégique de WIN, soutient financièrement l’étude.

L’étude comporte deux parties : la première partie, une étude de sécurité de Phase I au cours de laquelle la dose de chacun des trois médicaments est établie. Dans le développement du médicament la phase I est la phase qui correspond à la première utilisation d’un nouveau traitement chez l’Homme.

La deuxième partie, une étude de phase II, qui évalue la tolérance et l’efficacité de la trithérapie. L’étude explore aussi l’utilité clinique du système de cartographie interventionnelle simplifiée ( Simplified Interventional Mapping System - SIMS ) dans le but de développer un outil prédictif capable d’accompagner la prescription de la trithérapie. SIMS est un nouvel algorithme élaboré par le Consortium WIN à partir des conclusions de l’essai WINTHER**.

La trithérapie évaluée associe 3 thérapies ciblées :

  • un inhibiteur de la tyrosine kinase, qui vise la croissance vasculaire de la tumeur ( sélectif des récepteurs VEGF ), axitinib ( Inlyta® ),
  • un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4 et 6 – impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, le palbociclib ( Ibrance® ),
  • une immunothérapie, l’anticorps monoclonal avelumab ( Bavencio® ). Avelumab est un anti- corps dirigé contre PD - L1, permettant au système immunitaire de reconnaître les cellules tumorales et de les tuer.

Au CHL, deux patients ont été inclus sur les 15 au total dans l’étude. La première étape de SPRING est à présent achevée et la dose optimale à administrer pour la trithérapie a été déterminée. Les résultats de l’étude feront l’objet d’une publication scientifique.
(*) La Fondation ARC est une fondation française engagée dans la lutte contre le cancer
(**) : WINTHER est le premier essai clinique développé par le Consortium WIN


Cancer gastro-intestinal et cancer du cerveau

Etude Pilot-PFP :

« Etude pilote visant à étudier le Profil Fonctionnel Personnalisé Intégré ( PFP ) chez des patients atteints d’un cancer gastro-intestinal métastatique ( mGIC ) ou d’un glioblastome récurrent ( rGBM ) ».

  • Promoteur : Luxembourg Institute of Health ( LIH ) › Investigateur coordinateur et investigateur principal au CHL : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Chercheur Investigateur : Yong - Jun Kwon, PhD ( LIH )
  • Partenaires : LIH, CHL, LNS ( Laboratoire National de Santé ), HRS ( Hôpitaux Robert Schuman) 

Etude clinique interventionnelle nationale sans implication médicamenteuse – de type « test compagnon » ( test diagnostique permettant de sélectionner les patients chez lesquels le traitement de thérapie ciblée est susceptible d’apporter un bénéfice ).
La mise en place de la recherche translationnelle, souvent décrite comme un parcours entre le laboratoire et le chevet du patient, est une étape nécessaire pour ouvrir la voie à une médecine de précision tenant compte du caractère unique de chaque patient.

Dans ce cadre, le CHL participe depuis juin 2019 à l’étude Pilot - PFP qui explore le Profil Fonctionnel Personnalisé Intégré chez des patients atteints d’un glioblastome récurrent ou d’un cancer métastatique gastro - intestinal. L’originalité du projet est la mise au point d’une plateforme de profilage des médicaments basée sur une culture en 3D des cellules cancéreuses dérivée de patients, appelée organoïde, qui peut récapituler la structure de la tumeur du patient.

La plateforme établit ainsi un profil de sensibilité – profil de réponse – aux différents médicaments testés et offre pour le médecin un support pour un choix plus grand de traitements possibles.

En élargissant la palette des traitements possibles, la plateforme PFP fournit des solutions de traite- ment personnalisé pour chaque patient.

La mise en place de l’étude au CHL est faite avec le support du CIEC ( LIH ). Depuis le démarrage de l’étude au CHL, 12 patients ( sur un total de 30 attendus ) ont participé à l’étude.


Tumeurs solides :

Évaluation d’un médicament dans le traitement d’un cancer porteur d’une mutation génétique.

  • Promoteur : BSMO ( Société belge d’oncologie médicale )
  • Investigateur principal au CHL : Dr Guy Berchem ( oncologue au CHL )
  • Partenaires : CHL, LIH ( CIEC )
  • Etude clinique interventionnelle de phase II

Des mutations génétiques ont été dépistées dans les cellules de plusieurs cancers et cela a conduit au développement des nouveaux traitements appelés traitements ciblés. L’Afatinib est un de ces traitements qui est capable d’inhiber les cellules cancé- reuses porteuses de mutations dans les gènes EGFR, HER - 2 et HER-3, en bloquant le développement du cancer.

En collaboration avec la société belge d’oncologie médicale ( BSMO ), le Dr Berchem, oncologue au CHL, participe à une étude dont le but est l’évaluation de l’efficacité de l’Afatinib pour le traitement des patients atteints d’un cancer présentant une mutation du gène EGFR, HER - 2 ou HER - 3 et dont le cancer s’est détérioré après au moins un traite- ment antérieur. Dans le cadre de l’étude, tous les patients seront traités par l’Afatinib. Si le cancer se détériore pendant le traitement par l’Afatinib, le patient aura alors la possibilité d’ajouter la chimiothérapie au traitement.


Cancer du sang et de la moelle osseuse

Évaluation de la tolérance et de l’efficacité de l’association d’un nouveau traitement ciblé à la chimiothérapie standard.

  • Promoteur : HOVON
  • Investigateur principal au CHL :
  • Dr Laurent Plawny ( oncologue au CHL )
  • Partenaires : CHL, LIH ( CIEC )
  • Etude clinique interventionnelle de phase III

La leucémie myéloïde aiguë affecte les cellules de la moelle osseuse qui forment normalement les cellules du sang. Les cellules leucémiques ne sont pas capables de se différencier en cellules matures du sang et ont la capacité de proliférer de manière incontrôlée.

Les syndromes myélodysplasiques sont un ensemble des maladies de la moelle osseuse caractérisées par la production insuffisante de cellules sanguines matures. Les cellules immatures produites ne fonctionnent pas correctement.

Les syndromes myélodysplasiques ainsi que la leucémie myéloïde aiguë peuvent exprimer des mutations génétiques, notamment les mutations des gènes IDH - 1 et IDH - 2 chez 20 % des patients qui pourraient bénéficier d’un traitement ciblé.

En collaboration avec la fondation Hovon, le Dr Plawny, hématologue au CHL, participe à une étude clinique dont le but est d’évaluer si l’adjonction d’un médicament ciblé contre les mutations des gènes IDH - 1 et IDH - 2 ( Ivosidenib ou Enasidenib ) à la chimiothérapie standard améliorerait le résultat du traitement actuel. Les patients sont distribués dans les deux groupes aléatoirement. Tous les patients participants recevront la chimiothérapie standard et, soit le médicament ciblé, soit le placebo ( comprimé qui ne contient aucun médicament ). Comme pour toutes les études cliniques, les patients acceptant de participer reçoivent toutes les informations nécessaires, signent un consentement éclairé et peuvent décider de se retirer de l’étude à tout moment.

Je suis patient du CHL, j'ai un cancer des poumons, identifié il y a cinq ans.

La forme de ce cancer est paraît-il très rare, seulement 2% de la population en est affectée. Il a d'ailleurs fallu plusieurs mois avant qu'un cancérologue ne fasse le bon diagnostic. Je suis venu au CHL sur les recommandations d'une amie, après avoir consulté mon pneumologue, qui ne savait pas trop comment traiter ma maladie. 

Dans les premiers mois, nous avons essayé la chimiothérapie mais les résultats n'étaient pas concluants. Mon cancérologue m'a proposé alors de rentrer dans un protocole d'études, c'est-à-dire de prendre un médicament encore en phase de « test », non encore commercialisé. Les effets secondaires étaient très forts, j'avais des maux d'estomac, j'étais très fatigué, et le traitement a cessé d’agir après plusieurs cycles.  Au bout d'une année, mon médecin m'a proposé un autre traitement, toujours en phase « test ». 

Je le suis depuis trois ans et demi, les effets négatifs sont moins importants, même s'il y a en bien sûr toujours un peu, et ça fonctionne bien. Je mène une vie « normale », je fais du sport, de la course à pied et du vélo, je vais plutôt bien, il paraît même que la maladie régresse. C'est bien sûr contraignant, je dois prendre 8 cachets par jour, qui me sont fournis directement par le CHL, toutes les 4 semaines. Toutes les 6 semaines, je fais un IRM et un body scan, examens prévus dans le protocole, et mon médecin surveille de très près les évolutions de la maladie. Il m'a dit dernièrement qu'il n'aurait jamais imaginé que je puisse aller aussi bien, qu'il n'en espérait pas tant et que si j'étais venu le voir il y a 6 ans, il n'aurait rien pu faire pour moi. Je me souviens d'ailleurs que l'une des premières fois où je l'ai vu, il m'a souhaité « bonne chance ». 

Pour moi, entrer dans un protocole de recherche, c'était un peu une dernière chance. Quand on est dans ma situation, quand la maladie vous touche, on met du temps à comprendre, à accepter. Puis on se raccroche à toutes les possibilités pour aller mieux. J'ai même regardé quels traitements existaient dans d'autres pays, mais pour l'instant, je ne vois pas la nécessité d'aller essayer autre chose. Le traitement que je suis, c'est pour la vie, en tout cas, aussi longtemps qu'il porte des résultats et que le laboratoire en dispose. 

Au Luxembourg, je sais qu'il y a une autre personne qui a la même maladie que moi et qui suit le même traitement. Je ne la connais pas. 

Ce matin, j'ai couru, j'ai fait 7 kilomètres.»

CANCER DE LA PROSTATE

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il peut se métastaser (croissance du cancer à distance de la prostate après migration des cellules cancéreuses par voie sanguine) dans les os. La survie des patients atteints de ces métastases est alors significativement impactée (80% de décès dans les 5 ans).

  • Registre d’observation du traitement du cancer de la prostate avancé

Le registre a pour but de documenter la prise en charge médicale de ce cancer en recueillant des informations liées à l'utilisation des traitements standards ou de routine. L’évolution de la maladie sera documentée au travers du suivi médical et des examens cliniques. Le patient Il complètera ces informations par sa vision du cancer de la prostate, de son état de santé général et de son bien-être. Un total d'environ 3000 patients participera à cette étude en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

  • Evaluation d'un médicament au Radium 223 injecté dans le traitement du cancer de la prostate avec métastases osseuses

Le but de cette étude est d'observer les résultats à court et long terme d'un traitement au Radium 223, médicament injecté dans le sang et agissant spécifiquement sur les cellules tumorales présentes dans les os. Ce traitement standard est déjà disponible sur le marché.  Plus de 1000 patients aux Etats-Unis et en Europe seront inclus dans l’étude. La sécurité, la tolérance au médicament, le taux de rechute et de survie des patients seront évalués jusqu'à 7 ans après la dernière administration du Radium 223.


CANCER DU CERVEAU

  • Les capacités d'adaptation et de développement des tumeurs cérébrales

Le glioblastome est la tumeur maligne du cerveau la plus agressive et mortelle (espérance de vie d’environ 15 mois). Cette tumeur peut être composée de différentes cellules dont des cellules souches. Ces cellules souches cancéreuses donnent naissance à toutes les cellules présentes dans la tumeur. Il est donc important de comprendre leur fonctionnement pour éviter la progression fulgurante et les rechutes de ces tumeurs.

Le but de l’étude est d’évaluer la diversité des cellules qui peuvent composer un glioblastome ainsi que leur capacité d’adaptation et de développement. Les patients avec une intervention chirurgicale programmée dans le cadre du traitement de la tumeur seront invités à participer à l’étude. Leurs antécédents médicaux et les informations du dossier médical (images, traitements, état de santé après intervention) seront récupérés. Des échantillons de tumeur et de sang seront prélevés et analysés en laboratoire (composition des molécules et gènes de la tumeur).

  • Comparaison de la prise de Temozolomide de façon prolongée à un schéma « arrêt-reprise » chez les patients atteints d’un glioblastome 

Le glioblastome est une tumeur cérébrale qui touche le système nerveux central (cerveau). Son traitement initial est une chirurgie suivie d’une radiothérapie du cerveau associée à la prise de Temozolomide. Un traitement adjuvant pendant 6 mois complète le traitement initial pour prévenir un risque de réapparition de la maladie.

L’objectif principal de cette étude est de savoir si l’administration prolongée du Temozolomide après 6 mois de traitement permet d’améliorer la survie sans récidive. Les patients participants seront soit intégrés au groupe bénéficiant du Temozolomide en prolongement soit traités de manière standard. 60 patients seront inclus et suivis durant 2 ans.


CANCER DE LA MOELLE OSSEUSE

  • Evaluation de l’association du « Daratumumab » chez le patient atteint d’un myélome multiple admissible pour une greffe

Le myélome multiple se développe dans la moelle osseuse. Il touche certains globules blancs et perturbe la fonction de la moelle osseuse en entrainant la destruction de l’os. Certains patients atteints de myélome multiple peuvent entrevoir une autogreffe (le donneur et le receveur sont la même personne), et sont alors traités via l’association de 3 médicaments est fréquente (Velcade, Thalidomide et Dexaméthasone aussi appelé « VTD »)

Le but de l’étude est de déterminer l’efficacité et la tolérance d’un médicament appelé « daratumumab » lorsqu’il est donné en même temps que l’association « VTD ». Les patients inclus seront répartis dans deux groupe au hasard : l’un recevra le médicament, l’autre un placebo. Environ 1080 patients seront recrutés en France, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg et la durée totale de participation pourra atteindre 6 ans.

  • Registre du syndrome myélodysplasique

La moelle osseuse est l'organe au sein duquel sont fabriqués les globules (rouges et blancs) et les plaquettes. Elle peut être affectée par le syndrome myélodysplasique qui est une maladie de la moelle osseuse aboutissant à la production de cellules sanguines anormales et à une insuffisance des cellules normales (globules rouges, globules blancs ou plaquettes). Pour traiter cette maladie, du lénalidomide, Revlimid® peut être prescrit pour soulager une anémie (manque de globules rouges ou d'hémoglobine dans le sang) et diminuer le besoin de transfusions sanguines.

L’objectif de cette étude est de recueillir des données supplémentaires sur le lénalidomide pour en évaluer la non-toxicité. Environ 1 800 patients à travers l’Europe seront inclus dans le registre.

  • Comparaison de traitements chez des patients atteints de myélome multiple.

La multiplication de cellule anormales appelées plasmocytes dans la moelle osseuse entraine une maladie appelée myélome. Les cellules malignes prennent peu à peu la place des autres cellules sanguines normalement présentes. Le traitement standard de ce myélome multiple est divisé en 4 phases comprenant chimiothérapies avec prélèvement de cellules souches et greffe suivi d’un traitement de maintenance.

L’objectif de l'étude est de vérifier si l’adjonction de nouveaux médicaments à la place de la greffe en phase 3, peut être bénéfique pour le patient. De plus, l’étude analysera si 2 cures supplémentaires de chimiothérapie après la phase 3 permettent de mieux éradiquer la maladie. 1500 patients devraient être inclus en l’Europe recevront leur traitement après tirage au sort à 2 reprises (phase 3 : greffe ou nouveau médicaments – phase 4 : cure supplémentaire de chimiothérapie ou aucun traitement de consolidation). Des échantillons de sang et de moelle osseuse pourront être prélevés au cours du suivi, et des questionnaires évaluant la qualité de vie seront complétés.


CANCER DU SANG

  • Tolérance et efficacité de l'association d’un nouveau médicament à une chimiothérapie standard chez le patient atteint d’une leucémie myéloïde aiguë

Une leucémie entraine la présence dans la moelle osseuse de cellules leucémiques qui empêchent la formation normale du sang. En fonction du nombre de cellules leucémiques présentes dans la moelle osseuse, on parlera de leucémie myéloïde aiguë (LMA) ou de myélodysplasie à haut risque (AREB). Sans traitement, ces maladies sont mortelles à courte échéance.

L’objectif de l’étude et de vérifier si l'adjonction d'une nouvelle médication à la chimiothérapie standard améliorerait le résultat thérapeutique. Les patients seront suivis pendant 6 ans.

  • Evaluation de l’association du « lénalidomide » à la chimiothérapie de base et en traitement de suivi chez le patient atteint d’une leucémie myéloïde aiguë

La leucémie myéloïde aiguë est un cancer du sang et de la moelle osseuse touchant les cellules, qui n’assurent plus leurs fonctions normales et empêchent la formation normale du sang. Le traitement habituel de cette leucémie se fait par 2 cures de chimiothérapie intensive.

L’objectif primaire de l’étude est de vérifier si l’association du lénalidomide  à la chimiothérapie intensive permet d’améliorer le résultat du traitement actuel. Un des seconds objectifs de l’étude est d’étudier si la continuation de prise du « lénalidomide » après une chimiothérapie améliore le résultat du traitement. Les 860 patients inclus sur l’Europe seront tirés au sort pour être séparés en 2 groupes (avec médicament ou avec placebo). Les patients seront suivis pendant 5 ans.


CANCER DU SEIN

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins au niveau européen, représentant plus d’un cancer sur 4 chez la femme. Il résulte principalement de modifications au niveau de nos gènes qui conduisent les cellules à fonctionner de manière incorrecte. L’ensemble des modifications existantes ne sont toutefois actuellement pas connues. L’incidence du cancer du sein ne cesse d’augmenter dans le monde. En 2011, le Luxembourg présentait un taux supérieur de cancer du sein comparé à la moyenne des pays européens.

  • Collection d’échantillons biologiques de sang, de tissu mammaire et de tissu tumoral

Dans cette étude, les patientes suspectées de présenter un cancer du sein seront invitées à autoriser la collecte d’un échantillon de sang et de tissu. La collecte complétée de données relatives aux antécédents médicaux a pour but d’aider la recherche fondamentale à déterminer les causes de développement du cancer du sein, ou éventuellement, à évaluer de nouveaux traitements expérimentaux. Les échantillons sont stockés à la biobanque de Luxembourg pour une période indéterminée.

  • Comprendre les aberrations moléculaires du cancer du sein métastatique

Le cancer du sein prend naissance au niveau du sein (cancer primaire), peut y réapparaitre (récidive locale), ou se propager à d’autres organes (métastatique). « AURORA » est un programme de recherche visant à comprendre les caractéristiques moléculaires du cancer du sein récurrent ou métastatique. Pour les patients acceptant de participer à ce programme, des données démographiques (âge, sexe, poids), cliniques (diagnostic du cancer du sein, traitement, progression de la maladie) et des échantillons biologiques (sang, tissu) seront collectés. Les échantillons seront utilisés pour rechercher des modifications génétiques qui permettraient de comprendre l’apparition du cancer du sein. Ce programme de recherche inclura 1300 patients en Europe.


ANEMIE 

  • Registre de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)

L'hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une maladie rare et dégénérative qui affecte le sang et les organes vitaux suite à une destruction prématurée des globules rouges. Au départ, elle entraine des symptômes et des complications minimes (coloration des urines par exemple) qui peuvent ensuite se traduire par des troubles graves (leucémie, cancer du sang, accident vasculaire cérébral).

Le registre a pour but de comprendre comment les patients gèrent la maladie au quotidien, comment ils sont suivis et traités, et quelles sont l’innocuité et l’efficacité du traitement standard (eculizumab). L’évolution du patient sera documentée par les données extraites du dossier médical et par l’intermédiaire de questionnaires recueillant des informations sur leur santé et leur état général. Les participants seront des enfants âgés de moins de 17 ans suivis sur une période de 5 ans.


CANCER DU POUMON

Le cancer du poumon ne cesse de prendre de l’ampleur au cours des dernières années. En 2012, ce cancer présentait une augmentation de 13% parmi tous les nouveaux cancers. Le plus fréquent (80 à 85%) des cancers du poumon est le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Ce terme, choisi parce que les cellules observées au microscope dans la tumeur ne sont pas petites (en comparaison avec d’autres cancers), regroupe différents types de cancers du poumon. Il peut apparaitre n’importe où dans les tissus qui tapissent les voies aériennes des poumons et peut se métastaser après migration des cellules cancéreuses, développant ainsi un cancer à distance du poumon.

  • Evaluation d’un médicament, utilisé seul ou en association, dans le traitement d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique

L’étude a pour objectif d’évaluer un médicament expérimental (médicament non commercialisé, l’INC280), pour le traitement du cancer à petites cellules métastasé. Elle est menée en 2 phases. La première permettra de définir la dose d’utilisation du nouveau médicament en association  avec l’Erlotinib, médicament habituellement prescrit. La deuxième aura pour but d’analyser l’efficacité du médicament par tirage au sort des patients dans 3 groupes (INC280 seul, INC280 avec Erlotinib ou chimiothérapie). Dans cette étude, le patient et le médecin connaîtront le médicament prescrit. La durée de l’étude dépendra de la réaction de chaque patient. Des échantillons de sang, d’urine et de tumeur seront prélevés et le suivi clinique et l’activité électrique du cœur (ECG) seront documentés. 135 patients  provenant de 50 centres seront inclus à l’étude.

  • Étude sur les biomarqueurs des patients atteints de cancer des poumons non à petites cellules, adénocarcinome

Cette étude est organisée pour approfondir les connaissances sur la maladie et sur sa réponse au traitement habituel (Vargatef®). Elle recrutera des patients traitées par du Vargatef® associé à du docétaxel. Les données démographiques (sexe, age…), les antécédents médicaux, la progression de la maladie et tous les effets secondaires seront documentés. Les données issues des prélèvements sanguins et tumoraux réalisés dans le cadre du suivi médical seront aussi récoltées pour des analyses en laboratoire (mutation génétique, marqueurs de la maladie). L’étude inclura au moins 300 patients en Europe.

  • Comparaison de deux traitements chez les patients souffrant d'un cancer du poumon non à petites cellules avancé

L’objectif de cette étude est de comparer et d’évaluer l’efficacité de deux médicaments différents auprès de patients atteints d’un CPNPC avec une modification spécifique d’une protéine. Les patients recevront soit  le brigatinib (nouveau traitement potentiel, encore expérimental), soit le crizotinib (médicament approuvé et déjà prescrit). Le patient et le médecin connaîtront le médicament administré. L’étude inclura environ 270 patients dans 150 centres dans le monde, pendant 5 ans. Les données seront extraites des différents tests réalisés au cours du suivi médical (électrocardiogramme, biopsie de la tumeur, tests sanguins, questionnaire évaluant la qualité de vie).

  • Evaluation de la dose efficace, de la sécurité et de la tolérance d’un nouveau traitement dans le cadre du cancer du poumon non à petites cellules.

L’objectif de cette étude est de définir la dose recommandée, la sécurité, la tolérance et l’efficacité d’un médicament expérimental chez les patients qui sont atteints d’un type spécifique de CPNPC. Elle est menée en 3 phases : évaluation de la dose recommandée – évaluation de la sécurité et tolérance – utilisation en tant que traitement sur un cancer qui s’aggrave. Une biopsie tumorale fraîche sera réalisée avant le premier traitement avec le médicament à l’étude afin d’étudier les changements dans les gènes de la tumeur au cours de l’étude. L’étude est prévue pour une durée de 24 mois et concernera 130 patients issus de divers centres.

  • Traitement du cancer du poumon chez les non-fumeurs

Les non-fumeurs peuvent aussi être touché par un cancer du poumon, on parle alors de cancer broncho-pulmonaire. L’apparition de ce type de cancer peut être la conséquence d’une mutation de gènes entraînant des modifications du fonctionnement des cellules, qui peuvent alors se multiplier de manière anarchique et développer des tumeurs. Pour la majorité des patients, les gènes en cause ne sont cependant pas encore connus.

L’étude a pour but de découvrir ces mutations génétiques encore inconnues. Chaque patient participant autorisera l’analyse détaillée, en laboratoire, de la tumeur et d’échantillons de sang et le recueil de données médicales, concernant l’apparition et l’évolution clinique de la maladie, le traitement suivi et son effet.

  • Collection d’échantillons biologiques

Le cancer du poumon est un des cancers le plus fréquent. Il est de mauvais pronostic. Il est donc important de développer un test diagnostique efficace pour le traiter au plus vite.

L’objectif de cette étude est d’établir la collection d’échantillons biologiques (sang, urines, salives, petites quantité de tissus prélevé lors de la biopsie,…) la plus importante possible. Ces échantillons pourront servir à la recherche fondamentale notamment sur l’identification précoce ou les causes du cancer du poumon. Les échantillons seront conservés dans une bioanque. Pour compléter les données, les participants seront contactés au besoin tous les six mois après la biopsie ou le traitement du cancer du poumon pendant les cinq premières années.


CANCER DE LA THYROIDE

  • Évaluation des bénéfices et des risques d’un médicament prescrit pour traiter le cancer de la thyroïde médullaire avancé / métastatique

Le cancer de la thyroïde médullaire avancé / métastatique (CMT) est une forme peu commune de cancer de la thyroïde (5 à 8% des cancers de la thyroïde). C’est un cancer de type neuroendocrine car il prend son origine dans les cellules neuroendocrines de la thyroide (cellule qui sécrète normalement une hormone appelé calcitonine).

Cette étude est menée pour confirmer, le rapport bénéfices-risques du vandétanib (CAPRELSA™) 300 mg, chez les patients atteint d’un cancer de la thyroïde médullaire avancé et traité avec ce médicament. Les données issues du suivi médical, du traitement, les effets secondaires, et une analyse en laboratoire de la tumeur seront analysées. Chaque patient sera suivi pendant 14 mois. Le projet implique 6 pays et 30 sites en Europe dans le but de recruter 80 patients.


CANCER DE LA PEAU

  • Evaluation d’un médicament dans le traitement d’un mélanome de stade III ou IV

Le mélanome est un cancer de la peau qui apparaît dans les mélanocytes (cellule de la peau), qui fabriquent le pigment appelé « mélanine ». Le risque de développer un mélanome invasif a considérablement augmenté et la mortalité globale due au mélanome continue de croître.

Cette étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité d’un médicament expérimental, le nivolumab dans le traitement d’un mélanome de stade III (inopérable) ou de stade IV (avancé). Le nivolumab est un anticorps étudié pour déterminer s’il permet au système immunitaire de l’organisme d’agir contre les cellules tumorales. La participation à l’étude durera de 24 à 36 mois. Des visites de suivi visant à surveiller l’éventuelle présence d’effets secondaires ou de bénéfices potentiels seront effectuées tous les 3 mois. 1 800 patients seront recrutés sur 29 pays d’Europe.


CANCER COLORECTAL

Le cancer colorectal touche le côlon (gros intestin) et le rectum. Les cellules cancéreuses se multiplient pour former une tumeur dans l’intestin, et si elle n’est pas traitée, la tumeur peut s’étendre à d’autres parties du corps, notamment au foie ou aux poumons. On parle alors de cancer avancé, de stade IV, ou de cancer colorectal métastatique (CCRm). Au Luxembourg, c’est le cancer le plus souvent diagnostiqué avec 200 nouveaux cas par an, touchant aussi bien les hommes que les femmes.

  • Découverte de nouvelles cibles thérapeutiques pour le cancer colorectal

Dans le cancer du colon, le taux de protéines (appelées cytokines) produites par le système immunitaire (système de défense du corps humain) et assurant la communication entre les cellules du corps augmente largement.

Le but de cette étude est de mieux comprendre le parcours de ces cytokines, leurs interactions avec d'autres cellules et leur rôle dans le développement du cancer. L'étude permettra probablement d'identifier d’autres marqueurs/protéines ayant un rôle dans ce cancer, ce qui pourrait aider à son diagnostic et son traitement.

Des échantillons de sang, de selles, d’urine et de tissu (si une intervention chirurgicale est prévue) seront prélevés tous les 6 mois pendant 3 années auprès de centaines de patients.

  • Sécurité et efficacité d’un médicament dans le cancer colorectal métastatique

L'étude a pour objectif de confirmer la sûreté et l’efficacité du médicament « régorafénib » dans le traitement du cancer du colon, à partir des données du dossier médical et d’un suivi régulier des patients. Leur qualité de vie sera aussi évaluée. L’étude est mondiale et 3 000 devraient y participer. 


CANCER DU REIN

  • Efficacité et innocuité d’un médicament comme traitement adjuvant chez les patients atteints de carcinome des cellules rénales après néphrectomie

Le cancer du rein est souvent découvert fortuitement. Il est généralement résistant à la chimiothérapie classique et à la radiothérapie. La chirurgie reste ainsi le traitement de référence. Après traitement chirurgical, de minuscules cellules tumorales peuvent cependant persister et donner naissance à une nouvelle tumeur, raison pour laquelle les chercheurs essaient de développer des thérapies ciblées pour limiter ce risque.

L’objectif de cette étude clinique consiste à déterminer si un médicament, le « pazopanib », permet de prévenir ou de retarder la réapparition d’une tumeur des cellules rénales après traitement chirurgical. Les patients participant recevront soit le « pazopanib » soit un placebo (comprimé qui ne contient aucun médicament). Des données sur les effets du médicament et sur l’état de santé du patient seront recueillies. L’étude est mondiale et environ 1500 cents patients adultes devraient être recrutés.

Services associés
Journée de la recherche médicale

Journée de la recherche médicale

Venez découvrir la recherche médicale à travers des présentations et des workshops interactifs

Qu’est ce que la recherche médicale? Comment découvre-t-on de nouveaux traitements? Comment est-ce que démarre un projet de recherche? Qu’est ce qu’on peut encore découvrir en médecine?
Les médecins du CHL, les chercheurs du Luxembourg Institute of Health et de l’Université du Luxembourg répondent à ces questions et à de nombreuses autres le mercredi 18 octobre 2017, lors de la troisième Journée de la Recherche Médicale.

Lieu :

CHL Centre

Date et horaires :

Mercredi 18 octobre 2017 de 9h00 à 15h30

Programme provisoire :

  • Matinée : une visite guidée de la recherche clinique, suivi de workshops en recherche clinique (rôle des in rmiers de recherche clinique en oncologie en milieu hospitalier, la recherche clinique expliquée aux lycéens, le rôle de la biobanque, la recherche sur la maladie de Parkinson).
  • Après-midi : interventions de médecins et de chercheurs sur leurs recherches autour du sport et de la santé (maladies cardiovasculaires, cancer), autour des allergies, de l’obésité, des maladies infectieuses...

L’accès aux différentes présentations est ouvert à tous sur inscription. Logistique : les places de parking disponibles au CHL étant en nombre limité, les organisateurs conseillent l’utilisation des Park and Ride et des transports en commun.

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