D’Memberen vun der Commission administrative a vun der Direktioun vum Centre Hospitalier de Luxembourg wënschen Iech alleguerten schéi Feierdeeg a vill Gléck am neie Joër.
Paul MOUSEL - Président
Dr Martine GOERGEN - Directeur général
Dr Guy BERCHEM - Directeur médical
Daniela COLLAS - Directeur des soins
Paul MEYERS - Directeur administratif et financier
Les centres de traitement de la douleur s’intéressent de plus en plus aux spécificités de la prise en charge de l’endométriose. Lors d’une soirée organisée par le Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) au CHL, sur le thème « Femmes et douleurs », le Dr Patrick Kieffert, algologue et responsable de la structure douleur chronique au CHR Metz-Thionville, récemment labellisée pour la prise en charge de l’endométriose, a partagé son expertise sur la gestion des douleurs chroniques liées à cette pathologie.
L’endométriose, qu’est-ce que c’est ?
L’endométriose est une maladie gynécologique caractérisée par la présence de tissus similaires à la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus. Cette affection peut toucher divers organes, notamment les ovaires, les trompes, la cloison recto-vaginale, la surface péritonéale, voire au-delà. Elle se manifeste souvent par des douleurs intenses, particulièrement pendant les règles, pouvant parfois devenir invalidantes. Cependant, dans certains cas, la maladie demeure asymptomatique, rendant son diagnostic plus complexe.
Causes possibles
L'une des hypothèses les plus fréquemment citées pour expliquer l'endométriose est celle du reflux menstruel : le sang menstruel s'écoulerait dans la cavité pelvienne, et se déposerait sur les organes génitaux internes notamment. Toutefois, d'autres théories sont également envisagées, telles que : une prédisposition génétique, un dysfonctionnement du système immunitaire, une métaplasie, une variante anatomique, ou encore des facteurs environnementaux, comme l'exposition à des perturbateurs endocriniens, PCB (polychlorobiphényles) ou autres polluants.
Les douleurs menstruelles : un premier signal d’alerte de l’endométriose
Le premier symptôme souvent associé à l’endométriose est la douleur liée au cycle menstruel. Ces douleurs, influencées par les variations hormonales, jouent un rôle clé dans l’orientation du diagnostic.
Parmi les manifestations douloureuses typiques, on peut citer :
Des douleurs menstruelles intenses : elles résistent fréquemment aux traitements antalgiques classiques et peuvent entraîner un absentéisme scolaire ou professionnel.
Des douleurs pelviennes chroniques : présentes même en dehors des règles, elles deviennent un inconfort constant pour les personnes atteintes.
Des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie).
Des troubles digestifs et urinaires : constipation, ballonnements, douleurs abdominales et difficulté à uriner.
Des troubles de la fertilité, souvent liés aux lésions causées par la maladie. Ils touchent 40% des femmes concernées par l’endométriose.
Dans certains cas, des douleursextrapelviennes (en dehors de la région pelvienne) peuvent également apparaître durant la période des règles. Souvent liées à une compression nerveuse provoquée par les contractures musculaires pelviennes, elles peuvent se manifester sous diverses formes : sciatalgies, douleurs dorsales ou encore douleurs dans les membres inférieurs.
Le Dr Kieffert explique : « Environ 70 % des femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs chroniques. Ces douleurs, liées à une hypersensibilité pelvienne, résultent de mécanismes complexes impliquant notamment des processus inflammatoires et neurogènes. On estime qu’1 femme sur 10, en âge de procréer, est touchée par cette maladie. En France, le délai moyen pour obtenir un diagnostic est de 7 ans, ce qui entraîne une errance médicale et une souffrance prolongée. Cette longue attente favorise le développement de la douleur chronique, indépendamment même de la maladie elle-même. »
Il ajoute : « À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de l’endométriose. Cependant, en tant qu’algologues, nous mettons tout en œuvre pour soulager les douleurs de nos patientes afin d’améliorer leur qualité de vie, un objectif essentiel tout au long de leur prise en charge, et ce, en plaçant la patiente au centre du projet de soins pour qu’elle en devienne l’actrice principale. »
Traitements et prises en charge
L'endométriose est une maladie chronique complexe qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire et multimodale. Dans les centres spécialisés dans la gestion de la douleur, cette prise en charge se base sur une approche globale et individualisée, adaptée aux besoins spécifiques de chaque patiente :
1. Traitement médical initial
Le traitement hormonal est souvent la première étape, jouant un rôle essentiel dans la gestion des symptômes.
2. Traitement des crises
Pour gérer les épisodes de douleur aiguë, différents types d’antalgiques sont utilisés :
Pallier 1 : paracétamol, Nefopam, AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens). Ces traitements sont efficaces à court terme, mais leur usage prolongé n’est pas recommandé pour les AINS.
Pallier 2 : codéine, tramadol, association paracétamol-poudre d’opium. Leur prescription doit être aussi courte que possible pour éviter les risques de dépendance.
Pallier 3 : opioïdes forts. Ces médicaments sont réservés aux douleurs aiguës d’intensité sévère et doivent également être utilisés sur une durée limitée, dans le cadre d’une prise en charge spécialisée en structure douleur chronique.
3. Traitements de fond
Pour stabiliser la douleur chronique, des traitements de fond peuvent être prescrits :
Autres traitements spécifiques : antispasmodiques, traitements de la constipation, etc.
Approches nutritionnelles : des ajustements alimentaires, comme la réduction de la consommation de sucre, peuvent contribuer à diminuer l’inflammation et à améliorer les symptômes.
4. Thérapies alternatives
Certaines approches peuvent compléter les traitements médicaux pour offrir un soulagement supplémentaire :
- la neurostimulation transcutanée externe (TENS),
- le sport et les activités physiques adaptées (yoga, Pilates…),
- l’hypnose et la thérapie EMDR,
- la consultation avec un sexologue,
- la chirurgie (pour le traitement des formes sévères),
- la consultation en fertilité,
- la prise en charge socio-professionnelle,
- l’acupuncture,
- l’ostéopathie,
- la kinésithérapie spécialisée.
Les patients concernés peuvent être pris en charge à la Pain Clinic du CHL, où les mêmes alternatives sont proposées. Un simple courrier d'adressage de la part d’un gynécologue ou du médecin traitant est suffisant.
La Patisserie Hoffmann propose plusieurs pâtisseries à l’effigie de Saint-Nicolas. Découvrez les dans les patisseries Hoffmann et sur patisserie-hoffmann.lu
En ce mois dédié à la santé masculine, l’équipe uro-oncologique du CHL sensibilise le public aux cancers de la prostate et des testicules.
Saviez-vous que le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes au Luxembourg, avec plus de 520 nouveaux cas chaque année ?
Le cancer de la prostate : un enjeu de santé chez les hommes !
1 homme sur 2 voit des changements de sa prostate dès 50 ans.
520 nouveaux cas en 2019 au Luxembourg, c'est le cancer masculin le plus fréquent.
Il se développe souvent lentement, mais peut provoquer des métastases si non traité.
Détecté tôt, il peut être pris en charge efficacement. Parlons-en !
Cancer de la prostate, quels sont les signes à surveiller ?
Les symptômes du cancer de la prostate peuvent ressembler à d'autres affections bénignes, mais ils ne doivent jamais être ignorés :
Ressenti de difficultés lors de l’écoulement de l’urine
Diminution de la pression du jet d’urine
Incapacité à vider complètement la vessie
Besoins importants et/ou fréquents d’uriner
Fuites urinaires
Levées fréquentes pendant la nuit
Sensation de brûlure ou de douleur en urinant
Présence de sang dans l’urine ou le sperme
Troubles sexuels
Douleur au niveau du petit bassin ou du bas du dos
Fatigue
Pourquoi consulter rapidement ?
Un dépistage précoce sauve des vies. Si vous ressentez l’un de ces symptômes, prenez rendez-vous avec votre médecin.
Dépistage du cancer de la prostate
La détection repose sur un test PSA et un toucher rectal. En cas d'anomalie, une biopsie (parfois précédée d'une IRM) est nécessaire pour confirmer le diagnostic.
Traitement et guérison
Chirurgie, radiothérapie, traitements hormonaux ou chimiothérapie : chaque soin est adapté à l’âge, au stade de la maladie et aux préférences du patient. Avec une détection précoce, les chances de rémission dépassent 90%.
Cette exposition, destinée à sensibiliser le grand public au diabète chez l’enfant, est visible jusqu’au 22 novembre au niveau de la passerelle entre la KannerKlinik et la Maternité du CHL.
L’exposition « De l’ombre à la lumière » présente une série de portraits d’enfants suivis au DECCP (DIABETES ENDOCRINOLOGY CARE CLINIQUE PÉDIATRIQUE) pour un diabète, réalisés sous forme d’ombres chinoises, par l’artiste photographe, Mme Nathalie De Wolf. ( www.photonathwolf.lu )
À l'occasion de la Journée Mondiale de la Ménopause, célébrée le 18 octobre dernier, le Dr Juliette Fievez, gynécologue à la Clinique de la Ménopause du CHL, a brisé le silence autour de nombreux aspects encore tabous de la ménopause. Cet échange, riche en informations et en partages, a suivi la représentation de la pièce de théâtre Game Ovaires, qui a captivé le public rassemblé dans l’amphithéâtre du CHL.
Le Dr Fievez a souligné l'évolution du discours autour de la ménopause : «La ménopause reste un sujet tabou, mais on observe une libération progressive de la parole. Avec une population concernée qui ne cesse de croître et une représentation toujours plus importante de femmes en âge de ménopause dans le monde du travail. Je pense que dans les années à venir, nous verrons cette prise de parole s'amplifier davantage.»
La ménopause est-elle une maladie ?
L'OMS décrit la ménopause comme une étape naturelle de la vie d'une femme, marquant la fin de ses années de fertilité. Elle définit une femme comme ménopausée après une année complète sans menstruations. Dr Fievez a précisé : « L’OMS ne considère pas la ménopause comme une maladie, mais pour certaines femmes, elle peut être perçue ainsi, en raison des symptômes gênants causés par l’arrêt de l’activité ovarienne. Heureusement, la ménopause suit un processus évolutif, qui peut devenir plus positif avec le temps, même si la durée de cette transition varie d’une femme à l’autre. »
Que se passe-t-il au moment de la ménopause ?
La ménopause est une étape naturelle de la vie d’une femme marquée par des changements hormonaux significatifs. Le cerveau, par l'intermédiaire d'une petite glande appelée l'hypophyse, envoie des signaux aux ovaires grâce à deux hormones : la LH (hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculo-stimulante). En réponse, les ovaires produisent des œstrogènes tout au long du cycle, et après l’ovulation, de la progestérone pour la seconde moitié du cycle. Les niveaux de ces hormones renvoient ensuite un retour au cerveau, modulant la stimulation des ovaires.
À l’approche de la ménopause, les ovaires deviennent de moins en moins sensibles à ces signaux et finissent par ne plus répondre. Cela entraîne une augmentation des niveaux de LH et de FSH dans le sang, mais malgré cette intensification du message cérébral, la production hormonale diminue. Le premier signe notable est la chute de progestérone, car les ovulations deviennent rares ou irrégulières. Cette réduction de progestérone par rapport aux œstrogènes provoque l’apparition de divers symptômes.
À quel âge est-on ménopausée ?
L’âge moyen de la ménopause est de 51 ans. Elle est précédée d’une période appelée péri-ménopause, qui commence en moyenne vers 47 ans et dure environ quatre ans. Pendant cette période, les cycles deviennent irréguliers : ils peuvent être plus longs, plus courts, voire absents, et les règles peuvent être plus abondantes ou plus légères.
Les symptômes les plus fréquents de la ménopause incluent entre autres : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, syndrome uro-génital, sautes d’humeur, dépression, prise de poids, douleurs articulaires, troubles du sommeil, sècheresse vaginale.
La durée et l'intensité de ces symptômes varient d'une femme à l'autre. En général, plus les symptômes se manifestent tôt, plus ils ont tendance à persister sur le long terme.
Les traitements de la ménopause sont-ils dangereux ?
La prise en charge des symptômes de la ménopause repose sur l’utilisation de traitements hormonaux et non hormonaux, souvent combinés pour un accompagnement plus complet et personnalisé :
Les traitements non hormonaux incluent des approches comme la phytothérapie, la kinésithérapie, la sophrologie, l’hypnose, l’acupuncture, le sport et la diététique.
Les traitements hormonaux, basés principalement sur l’administration de progestérone et d’œstrogènes, offrent plusieurs avantages. Ils contribuent à améliorer la qualité de vie et le bien-être des patientes en agissant sur l’ensemble des symptômes de la ménopause, tout en apportant une protection cardiovasculaire avec une réduction du risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC). De plus, ces traitements jouent un rôle dans la prévention de l'ostéoporose et exercent un effet protecteur sur le système neuronal, notamment contre la maladie d'Alzheimer. Dr Fievez : « Pour limiter les risques cardiovasculaires associés, il est recommandé de commencer le traitement hormonal dans les 5 à 10 ans suivant le début de la ménopause, après un bilan cardiovasculaire préalable, avec un suivi régulier. Les recommandations actuelles préconisent une posologie minimale et une durée la plus courte possible, avec une réévaluation annuelle entre la patiente et le médecin, afin d’adapter le traitement en fonction des bénéfices, risques et attentes de chaque femme. »
Rappelons que les traitements hormonaux comportent certains risques et nécessitent des précautions spécifiques :
Thrombose : ce risque est inexistant avec la voie transdermique (œstradiol transdermique).
Cancer de l'utérus : il est recommandé d’associer un progestatif aux œstrogènes pendant au moins 10 jours par mois, pour réduire ce risque.
Cancer du sein : le traitement hormonal peut légèrement augmenter le risque de cancer du sein chez les femmes de 50 à 60 ans (+2 cas pour 1.000 femmes).
Dr Fievez : « Bien que des traitements hormonaux puissent présenter un léger risque de cancer du sein, des facteurs comme l’alcool, le surpoids, et l’obésité augmentent davantage ce risque. Une hygiène de vie saine, avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, reste la meilleure prévention, que l’on suive un traitement hormonal ou non. »
Enfin, la ménopause est un moment important pour une prise en charge globale de la santé. C’est en effet l’occasion de réaliser des dépistages essentiels, tels que ceux du cancer colorectal, du col de l'utérus et du sein, ainsi que des bilans pour détecter le diabète, le syndrome métabolique, le risque cardiovasculaire et l'ostéoporose via des ostéodensitométries.
En conclusion, le Dr Fievez insiste sur l'importance de briser le tabou : si les symptômes affectent le confort et perturbent la vie quotidienne, il est essentiel de ne pas hésiter à consulter.
Cette semaine organisée avec la Direction de la Santé est l’occasion pour l’équipe du CHL de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur la prévention des effets indésirables des médicaments.
Le CHL vous présente son rapport d’activité pour l’année 2023. La nomination, au mois d’octobre, du Dr Martine Goergen en tant que nouveau Directeur général a été un évènement majeur au niveau de la gouvernance en 2023. Depuis mars 2024, elle succède en effet officiellement au Dr Romain Nati, ayant occupé ce poste depuis 2012. Elle marquera l'histoire du CHL en devenant la première femme à occuper le poste de Directeur général d’un hôpital aigu au Luxembourg.
Sur le plan médical, le CHL et son service national d’hématologie ont franchi une étape clé dans la lutte contre le cancer avec la mise en place d’un traitement innovant par CAR T – cells, reconnu par Kite Pharma. Cette avancée révolutionne le traitement de certains lymphomes et leucémies lymphoblastiques. À ce jour, cinq patients ont déjà pu intégrer ce programme novateur.
L’année 2023 a également été exceptionnelle en matière d’innovations biomédicales. Nous sommes fiers d’être le premier hôpital au Luxembourg à avoir ouvert une salle d’angiographie biplan, améliorant le traitement des AVC et des anévrismes cérébraux. D’autres équipements de pointe ont pu être installés, comprenant notamment : un scanner dédié aux Urgences, deux nouveaux mammographes de dernière génération, ainsi qu’un scanner permettant un examen en charge (Cone-Beam).
Parmi les grands projets de cette année, le rehaussement de quatre étages de l’Annexe II existante, réalisé entre août 2023 et juin 2024, ainsi que les travaux de terrassement qui ont amené à la pose de la première pierre du Nouveau Bâtiment Centre en février 2024 marquant officiellement le début des travaux de gros œuvre, ont été particulièrement notables.
Après l’arrivée du Beyfortus (anticorps monoclonal) en 2023, un nouveau vaccin destiné aux femmes enceintes renforce désormais les stratégies de prévention contre le Virus Respiratoire Syncytial (VRS ou RSV en français). Le vaccin ABRYSVO®, développé par Pfizer et récemment approuvé au Luxembourg, est un vaccin inactivé protéique bivalent. Contrairement au Beyfortus, qui agit en administrant directement des anticorps aux nouveau-nés, ce vaccin repose sur un autre mécanisme : vacciner la mère dès la 32ème semaine de grossesse. Celle-ci produira des anticorps qu’elle transmettra à son bébé via le placenta, le protégeant ainsi durant ses premiers mois de vie. Ce vaccin est disponible depuis le mois d'août. Parlez-en à votre gynécologue.
Dr Isabel De La Fuente, médecin chef du service Pédiatrie et médecin spécialisé en maladies infectieuses : « Une double stratégie est en effet essentielle pour assurer une protection complète et continue contre le RSV. Elle repose sur trois raisons principales :
Les grossesses non physiologiques avec des mères présentant des comorbidités (diabète, hypertension artérielle, etc.)
…
Cette stratégie double permet de mieux gérer les imprévus liés aux difficultés d'approvisionnement des vaccins, telles que les ruptures de stock ou les problèmes de livraison.
Certains enfants très fragiles (avec cardiopathies instables, mucoviscidose, oxygénothérapie à domicile, etc.) sont éligibles pour une protection contre le RSV également pendant la deuxième année de vie et nécessiteront une injection de Beyfortus lors de leur 2ème saison de circulation RSV (car tant le vaccin pendant la grossesse que l’injection du Beyfortus pendant la 1ère année de vie ne vont protéger contre l’infection à RSV que pendant une durée limitée de plusieurs mois). »
Vaccination des femmes enceintes contre le RSV : ce qu’il faut retenir
Le vaccin ABRYSVO®, disponible au Luxembourg depuis ce mois d’août 2024, peut désormais être administré aux futures mamans pour protéger les bébés nés à partir de septembre.
Qui est éligible ?
Toutes les futures mamans en bonne santé, dont la grossesse se déroule harmonieusement et dont l'accouchement est prévu entre septembre et février, peuvent se faire vacciner dès la 32e semaine de grossesse (et jusqu’à 36 semaines de grossesse).
Pourquoi seulement à partir de la 32e semaine ?
Dr De La Fuente explique ce choix du Conseil Supérieur des Maladies Infectieuses, dont elle fait partie : « Nous avons privilégié la sécurité. En termes de profil de sécurité, les résultats des études menées sur le vaccin RSV étaient globalement très rassurants. Une étude majeure, nommée "Matisse", ayant inclus plus de 3.000 femmes dans un essai randomisé et contrôlé, n’a pas démontré de malformations chez les nouveau-nés ou d'événements indésirables statistiquement significatifs. Cependant, bien que non statistiquement probant, une légère augmentation des accouchements prématurés a été observée dans une population spécifique, notamment dans les pays à revenus intermédiaires. Cette approche dans le protocole de vaccination vise donc à éviter la période où le risque d’accouchement prématuré est plus élevé, garantissant ainsi un programme de vaccination très sûr. À l'avenir, avec l'accumulation de nouvelles données post-commercialisation de sécurité vaccinale (provenant par exemple des États-Unis), il est probable qu'au Luxembourg, la vaccination soit un jour conseillée plus tôt dans la grossesse, c’est-à-dire dès la 24e semaine d’aménorrhée. »
Comment fonctionne le vaccin et quels sont ses avantages ?
Comme les deux stratégies se basent sur une immunisation passive des nourrissons (les nourrissons « reçoivent » directement les anticorps contre le RSV), la durée de protection est limitée dans le temps permettant de protéger pendant 5-6 mois après la naissance ou après l’injection. Cependant, cette durée de protection permet de protéger le nourrisson pendant la durée de haute circulation du virus et pendant la période de vie la plus vulnérable aux infections RSV.
Quels sont les éventuels inconvénients de la vaccination ?
Dans ce contexte, deux principaux inconvénients de la vaccination peuvent être soulignés :
Uneinjection supplémentaire pour la maman, ce qui peut être une source de stress ou d'inconfort.
Un calendrier vaccinal chargé. Selon le Dr De La Fuente : « Le calendrier vaccinal pour les femmes enceintes est déjà bien rempli. En plus du vaccin contre le RSV, les femmes enceintes devraient se faire vacciner contre la coqueluche, en raison de sa circulation active et du risque d'infection grave pour les nouveau-nés. Elles devraient également se faire vacciner contre la grippe de façon saisonnière, et la saison de la grippe coïncide souvent avec celle du RSV. Les femmes enceintes peuvent se retrouver avec au moins trois injections de vaccin pendant la grossesse : coqueluche, grippe et RSV. À cela s'ajoute le vaccin contre la Covid-19, recommandé par le Conseil Supérieur des Maladies Infectieuses, surtout pour les femmes enceintes présentant des comorbidités augmentant leur risque d’infection COVID-19 grave (diabète gestationnel nécessitant un traitement médicamenteux, obésité, maladies pulmonaires ou cardiaques sous-jacentes…). La gestion de ce calendrier vaccinal chargé nécessite une coordination soignée. Bien que cela soit faisable, cela demande une planification rigoureuse de la part des professionnels de santé et des futures mamans. »
Dr De La Fuente conclut : « Malgré les inconvénients potentiels de la vaccination, les stratégies de vaccination pendant la grossesse sont primordiales, car elles contribuent à réduire la mortalité et la morbidité des maladies infectieuses, tant pour la mère que pour leur futur bébé. La vaccination contre le RSV, en particulier, est essentielle pour protéger le nouveau-né durant les 5 à 6 premiers mois de sa vie. »